Helloworld! July 4, 2017. 0. mon chat court partout sans raison

C'est gentil comme animal ? J'en veux 1 C'est naze ça sert Ă  rien et ça mord les doigts Le 27 fĂ©vrier 2018 Ă  083609 BigTheBig a Ă©crit C'est naze ça sert Ă  rien et ça mord les doigtsUn peu comme les modos du forum sauf qu'un lapin c'est beau. J'en avais un, c'est sympas ça pose sur menton sur toi J'en ai un c'est mignon mais je pense qu'il faut le prendre jeune pour pouvoir lhabituer Ă  ĂȘtre portĂ© tout c'est assez indĂ©pendant un peu comme un chat Le 27 fĂ©vrier 2018 Ă  083637 Ruskia75 a Ă©crit Le 27 fĂ©vrier 2018 Ă  083609 BigTheBig a Ă©crit C'est naze ça sert Ă  rien et ça mord les doigtsUn peu comme les modos du forum sauf qu'un lapin c'est me dĂ©solidarise de ces propos J'en ai deux J'en avais un, il a vĂ©cu 13 ans Oui c'est mignon, affectueux, drĂŽle et assez malin Par contre ç bouffe les cĂąbles dans la maison Message Ă©ditĂ© le 27 fĂ©vrier 2018 Ă  084249 par MullofKyntire Le 27 fĂ©vrier 2018 Ă  083637 Ruskia75 a Ă©crit Le 27 fĂ©vrier 2018 Ă  083609 BigTheBig a Ă©crit C'est naze ça sert Ă  rien et ça mord les doigtsUn peu comme les modos du forum sauf qu'un lapin c'est jerry comme un porc Le truc cool c'est que quand tu en as marre du lapin tu peux le dĂ©pecer pour le manger Le 27 fĂ©vrier 2018 Ă  083855 BigTheBig a Ă©crit Le 27 fĂ©vrier 2018 Ă  083637 Ruskia75 a Ă©crit Le 27 fĂ©vrier 2018 Ă  083609 BigTheBig a Ă©crit C'est naze ça sert Ă  rien et ça mord les doigtsUn peu comme les modos du forum sauf qu'un lapin c'est me dĂ©solidarise de ces propos J'en ai 4Les lapins c'est pas du tout un animal amorphe qui vit en cageUn lapin c'est comme un chat, un peu indĂ©pendant mais qui a besoin de sĂ©ance cĂąlin Ça court partout comme un fouUn des miens est un vrai chien, il gratte Ă  la porte pour sortir dans le jardin, fait son tour et rentre tout seul Dort sur le canapĂ©, monte sur moi quand j'ai de la bouffe, va voir Ă  la porte quand quelqu'un entre dans la maison C'est adroable, ca s'attache Ă  toi et quand ca se nettoie ou que ca se repose prĂšs de toi c'est Ă  croquer On m'a dĂ©jĂ  posĂ© plein de lapin, ça compte ? C'est marrant les miens font des petites lĂ©chouilles et viennent me voir quand ils sont en libertĂ© C'est super mignon par contre ca ronge les fil. Et si tu l'engrosse assez tu pourra le manger a ca mort Victime de harcĂšlement en ligne comment rĂ©agir ?
BonsoirĂ  tous, j'ai une question Ă  propos du comportement de mon lapin. Il est dans sa cage, et court comme un fou en rond. Puis il saute sur lui mĂȘme. Et il recommence de plus belle! On dirait qu'il est fou (parfois il se cogne meme contre la cage).Alors qu'il peut sortir si il veut. Est ce que votre lapin fait ça aussi?
C’est en effet l’ñge de la pubertĂ©. Le lapin va se mettre Ă  marquer son territoire un peu partout. Le meilleur moyen de prĂ©venir ce souci est la stĂ©rilisation. mais encore, Quelle odeur repousse les lapins ? Les plantes rĂ©pulsives Parmi les plantes qui n’attirent pas les lapins, Ă  cause de leur odeur, il y a la lavande, l’absinthe, l’ail et, bien Ă©videmment la cataire, connue aussi sous le nom d’herbe aux chats. Cette derniĂšre, combinĂ©e Ă  la litiĂšre de chat, donne de trĂšs bons rĂ©sultats. Pourquoi mon lapin nain crotte partout ? Naturellement le lapin est propre Il a des coins » ce qui lui permet d’ĂȘtre propre et de ne pas embĂȘter ses amis qui n’ont pas envie de se reposer au milieu des pipis de ses voisins. Le lapin ne fait donc pas de crotte et n’urine pas dans son terrier, il sort et va faire cela Ă  l’extĂ©rieur. Pourquoi mon lapin fait des crottes autour de moi ? En gĂ©nĂ©ral c’est un signe de maturitĂ© sexuelle, le lapin tourne autour des jambes de son propriĂ©taire et lĂąche des crottes odorantes pour le sĂ©duire. Pourquoi mon lapin qui Ă©tait propre ne l’est plus ? Le plus souvent, lorsqu’un lapin n’est pas propre c’est qu’il ne peut pas l’ĂȘtre bac Ă  litiĂšre inadaptĂ©, maladie, problĂšme physique
 ou qu’il ne le veut pas volontĂ© d’attirer l’attention, remise en question de votre autorité . 
 Une litiĂšre confortable, Une hygiĂšne rigoureuse, Une Ă©ducation stricte. de plus Quel aliment peut tuer un lapin ? Les 10 aliments dangereux pour le lapin Le chocolat. Le chocolat est un aliment dont nous raffolons mais c’est aussi un aliment trĂšs dangereux pour les animaux de compagnie. 
 Les sucreries. 
 Le thĂ© et le cafĂ© 
 Les produit laitiers. 
 Les lĂ©gumes. 
 Les pomme de terre. 
 Les fruits. 
 Le maĂŻs. Pourquoi les lapins mordent la cage ? Votre lapin se trouve dans un environnement stressant qui peut l’énerver. Il se calmera en rongeant les barreaux de sa cage. Cela peut aussi ĂȘtre la traduction d’une cohabitation difficile avec des congĂ©nĂšres. Pourquoi mon lapin fait pipi sur le canapĂ© ? Il monte sur le canapĂ©, s’aperçoit qu’en plus il domine le monde une fois dessus, ce qui le conforte dans son idĂ©e que c’est le trĂŽne » du chef de cette garenne. Il l’innonde donc d’urine pour vous signifier qu’il en prend possession. Si vous ne rĂ©agissez pas, il le fera plusieurs fois par jour. Comment enlever les crottes de lapin ? Comment appeler un lapin pour qu’il vienne ? Tendez un petit bout vers le lapin et dites viens si vous le souhaitez, ajoutez son nom. FĂ©licitez votre compagnon. Si le lapin s’approche de vous, donnez-lui la rĂ©compense et fĂ©licitez-le verbalement afin en ayant un comportement positif et rĂ©pĂ©tez-le mot viens quand il s’approche. Éloignez-vous un peu. Comment faire pour avoir un lapin propre ? Ramassez les crottes que le lapin a fait hors du bac, environ 2 fois par jour pour les remettre dans la litiĂšre, cela devrait l’attirer. Vous pouvez installer la litiĂšre Ă  proximitĂ© d’un ratelier contenant du foin. Le lapin pourra ainsi faire ses besoins dans la litiĂšre pendant qu’il mange. Comment savoir si un lapin est triste ? Les diffĂ©rents symptĂŽmes du lapin triste il reste couchĂ© et prostrĂ© dans sa cage ; il ne joue plus ; il ne s’intĂ©resse plus Ă  vous quand vous passez devant son espace de vie ; il a le regard vide ; il boude sa nourriture ou ne mange plus. Comment savoir si un lapin nous aime pas ? Voici 8 signes qui vous permettront de savoir si votre lapin vous aime Il est dĂ©tendu Ă  vos cĂŽtĂ©s. Il vous lĂšche. Il vous montre le ventre. Il vous colle. Il s’endort Ă  vos cĂŽtĂ©s. Il rĂ©pond quand vous l’appelez. Il cherche Ă  capter votre attention. Vous pouvez le porter. Comment savoir si mon lapin ne m’aime pas ? Il arrive Ă©galement quil se mette Ă  mordre les barreaux de leur cage, enclos ou clapier, cela est un signe quils ont envie de se dĂ©gourdir les jambes et de gambader hors de la cage. Comment savoir si un lapin a mal ? Lapin malade 7 signes qui ne trompent pas Signe n° 1 – La fiĂšvre chez le lapin . 
 Signe n° 2 – Changements dans l’alimentation du lapin . 
 Signes n° 3 – Éternuements et Ă©coulements du nez chez le lapin . 
 Signe n° 4 – DiarrhĂ©e ou arrĂȘt du transit du lapin . 
 Signe n°5 – Salivation excessive. Est-ce que le lapin sent mauvais ? Contrairement aux idĂ©es reçues, les lapins ne sont ni sales ni malodorants. À l’instar des chats, ils passent un temps fou pour leur toilettage, ce que tĂ©moigne gĂ©nĂ©ralement leur pelage parfaitement propre. Ainsi, une mauvaise odeur provient la plupart du temps d’une litiĂšre sale, Ă  dĂ©faut de nettoyage rĂ©gulier. Pourquoi mon lapin ne veut pas que je le porte ? Mon lapin refuse d’ĂȘtre portĂ© Certains lapins refusent catĂ©goriquement d’ĂȘtre portĂ©s. Ces lapins n’ont sans doute pas Ă©tĂ© manipulĂ©s dans les premiĂšres semaines de la vie ou ont peut-ĂȘtre subi un traumatisme. Si aprĂšs plusieurs tentatives le lapin est de plus en plus stressĂ©, cessez vos tentatives pendant 1-2 semaines. Comment empoisonner un lapin nain ? Il ne doit jamais avaler de chocolat, qui dĂ©truirait sa flore intestinale, tout comme les viennoiseries. Le sucre, le cafĂ© et le thĂ© ne sont pas bons pour lui. Il en va de mĂȘme pour le lait ainsi que des boissons autres que le jus de fruits 100%. La pomme de terre est Ă  proscrire du rĂ©gime alimentaire de votre lapin. Comment Ă©radiquer les lapins ? Certains aliments peuvent ĂȘtre trĂšs dangereux pour votre lapin , veillez au grain ! Les sucreries. 
 Le chocolat. 
 Le thĂ© et le cafĂ© 
 Le lait et les produits laitiers. 
 Les poireaux, les navets et autres lĂ©gumes. 
 L’oignon et l’ail. 
 Les pommes de terre et les patates douces. 
 Les fruits. Quand tuer un lapin pour le manger ? On peut les tuer pour leur viande Ă  partir de l’ñge de 3 mois. Il est important de connaĂźtre le sexe des lapereaux parce que vous souhaiterez peut-ĂȘtre conserver les lapines et vendre ou tuer les mĂąles. Comment faire pour que mon lapin arrĂȘte de mordre les barreaux de sa cage ? – Ou ton lapin veux ronger et donc tu peux placer dans sa cage une branche de noisetier suspendu non traitĂ©, ou encore il existe en animalerie des morceaux de bois Ă©vite les barres qui sont trop grasse et les pierres de sel inadaptĂ©es. Essaye aussi un drap sur le cage certain lapin se calme. Comment faire pour que mon lapin ne morde pas ? Si votre lapin est du genre dominant, il peut avoir tendance Ă  se prendre pour le chef » et mordre Ă  tout va afin d’affirmer sa supĂ©rioritĂ©. Dans ce cas, grondez-le fermement, mais sans lui faire peur, et maintenez-le immobile sur le sol. De mĂȘme, ne le caressez jamais quand il vous le rĂ©clame. Comment un lapin reconnaĂźt son maitre ? Il est aussi affectueux qu’un chat. Un lapin rĂ©pond Ă  son nom, rĂ©clame des caresses, exprime sa joie par toutes sortes de mimiques et reconnaĂźt parfaitement son maĂźtre. Ceci dit, certains sont plus cĂąlins que d’autres
 Comme les chats ! N’oubliez pas de partager l’article !
Monlapin nain Yuzu Ă©tait trop territorial avant d’ĂȘtre castrĂ©. Sa castration a permis de le calmer un peu et maintenant il ne fait plus pipi partout. Bravo champion !😅 . RĂ©sumĂ© des caractĂ©ristiques : Voici un rĂ©sumĂ© des caractĂ©ristiques du lapin belier : Taille et poids : Le poids du lapin bĂ©lier nain et petit bĂ©lier est compris entre 1 et 3 kg et la taille est d’environ 30
Bonsoir romane, Il ne faut pas le laisser courir dans le jardin sans protection, il pourrait manger n'importe quoi, procurez-vous un enclos pour lapin, si vous aviez une photo de la cage du lapin pour que l'on puisse vous conseiller. lire les conseils sur les lapins Oui sa je le sait ,je sait les plantes toxiques pour les lapins... mais je ne l’ai jamais sortit. Et j’aimerais savoir pourquoi quand je vais le voir il cour dans tout les sans dans sont enclos? Quece que que sa signifie? l’enclos est en hauteur Comme il est sauvage, peut-ĂȘtre a t-il besoin de plus se dĂ©penser ? Mon rat sauvage avait besoin de plusieurs heures par jour de promenade pour ĂȘtre satisfait, et il avait toute une piĂšce sĂ©curisĂ©e rien que pour ses sorties. Ok merci le mien fait ça aussi parfois et on m'a dit que ça veut dire qu'il est content et heureux !
Pourquoimon lapin court comme un fou ? Les lapins sont des animaux affectueux. GĂ©nĂ©ralement, ils veulent ĂȘtre mĂ©langĂ©s, ramassĂ©s, fabriquĂ©s mais pas seulement comment. certains se laissent porter sur le dos,
BabolatPerdreauNombre de messages 71Age 47Localisation CommingesDate d'inscription 30/10/2016Y a t il parmi vous des personnes qui chassent le lapin avec un chien d'arrĂȘt, et comment faire ???Chez moi il y a des ronciers et des graviĂšres un peu partout et chaque fois que je chasse dans le coin mon chien devient fou tellement il y a des odeurs ... Pour en avoir vu plusieurs fois entrevue plutĂŽt, je suis certain de mon fait mais mon braque est bien trop inexpĂ©rimentĂ© et le biotope trĂšs difficile pour lui car des ronces Ă©paisses le refroidissent malgrĂ© sa volontĂ©... y a t il des astuces dans ce cas pour arriver Ă  quelque chose ? Merci babouCerfNombre de messages 1347Age 41Localisation bretagne PLENEE JUGONDate d'inscription 05/02/2015Bonjour, achĂšte un Ă©pagneul breton😁fabrice13CerfNombre de messages 2153Age 51Localisation RognacDate d'inscription 16/12/2015Il est trĂšs difficile de voir du lapin avec un chien d’arrĂȘt dans les endroits plutĂŽt les coins ou ton chien pourrait rentrĂ© ou alors prend un petit courant lolBondikaSanglierNombre de messages 611Age 28Localisation 01Date d'inscription 21/05/2013Ou alors, tĂŽt le matin, essaye de faire le bordures des ronciers, il y a parfois des lapins qui se calent dans les hautes herbes... dav38CerfNombre de messages 1258Age 47Localisation isereDate d'inscription 06/10/2015mois mĂȘme je chasse le lapin au chien d arrĂȘt je le chasse avec un Ă©pagneul est un drahthaars, apparemment tu est comme mois il y a beaucoup de roncier je te cache pas que c est trĂšs compliquer quand tu a des chien de grande taille c est pour sa que mon Ă©pagneul joue un rĂŽle important lui il se faufile sous les ronces il adore sa en plus est le lapin c est vraiment son gibier de prĂ©dilectionquand tu a un chien comme le tien il faut chasser le matin de bonheur quand personne n et passer ou a midi il y a plu personne a la chasse et le soir il sorte pour manger est Ă©vite de mettre une clochettes aussi car a force dans entendre il ont tĂŽt fait de retourner dans les ronciers ou les terrier mais le meilleur pour chasser le lapin c est au chien courant il y a pas photo, mĂȘme si c est plaisant au chien d arrĂȘt au courant sa reste de la vrais chasse au lapin vendĂ©enCerfNombre de messages 5903Age 74Localisation vendĂ©e cĂŽteDate d'inscription 10/03/2013_________________Guy, alias "vendĂ©en" Ce n'est pas parce que l'homme a soif d'amour qu'il doit se jeter sur la premiĂšre gourde ...BabolatPerdreauNombre de messages 71Age 47Localisation CommingesDate d'inscription 30/10/2016A retenir donc de bonne heure et les ronciers les plus "aĂ©rĂ©s"... La chance que j'ai est d'avoir un chien qui ne craint pas l'Ă©pine jusqu'Ă  une certaine limite ceci dit et est trĂšs pas mal de lapin chez moi est c'est une forme de palliatif pour lui au manque de gibier Ă  plumes de messages 4876Age 73Localisation 69830 saint georges de reneinsDate d'inscription 22/07/2013Tu as bien de la chance d'avoir bien du lapin chez toi car chez nous il a pratiquement de messages 71Age 47Localisation CommingesDate d'inscription 30/10/2016 charles01 a Ă©critTu as bien de la chance d'avoir bien du lapin chez toi car chez nous il a pratiquement disparu. Oui, mais je me fais un peu de soucis, les deux derniers que j'ai vu avaient la maladie..._________________charles01CerfNombre de messages 4876Age 73Localisation 69830 saint georges de reneinsDate d'inscription 22/07/2013Merci aux grands scientifiques. dav38CerfNombre de messages 1258Age 47Localisation isereDate d'inscription 06/10/2015 Babolat a Ă©crit charles01 a Ă©critTu as bien de la chance d'avoir bien du lapin chez toi car chez nous il a pratiquement disparu. Oui, mais je me fais un peu de soucis, les deux derniers que j'ai vu avaient la maladie... nous aussi l annĂ©e passer il on choper la mixo est cet annĂ©e ils on bien du mal a revenir dav38CerfNombre de messages 1258Age 47Localisation isereDate d'inscription 06/10/2015 charles01 a Ă©critMerci aux grands scientifiques. +10 oui c est sursaintongeBĂ©casseNombre de messages 167Age 71Localisation saintes charente-maritimeDate d'inscription 17/11/2015 dav38 a Ă©crit charles01 a Ă©critMerci aux grands scientifiques. +10 oui c est sur ???Qui propage la maladie ? Les scientifiques ou ceux qui ont intĂ©rĂȘt Ă  faire disparaitre le lapin ? RĂ©ponse quelques gros ne mets pas en cause l'ensemble de la profession, seulement une toute petite minoritĂ© que la cupiditĂ© pousse Ă  tous les crimes myxo, pesticides sans retenue, arrachage de haies, monoculture, poison dissĂ©minĂ© sur leurs terrains oĂč ils prĂ©tendent pouvoir faire ce qu'ils veulent !!!J'ai souvent entendu par chez moi "LĂ  oĂč Machin cultive de nouvelles terres, le lapin disparait". Depuis peu, le Machin en question a Ă©tendu son exploitation terme trĂšs juste, il exploite la terre sans aucun mĂ©nagement dans un nouveau secteur riche en lapins. L'annĂ©e suivante, peu de lapins. Celle d'aprĂšs, il est rarissime. L'an prochain ce sera le dĂ©sert. Pas le moindre dĂ©gĂąt = + de bĂ©nĂ©fices = possibilitĂ© de frimer dans un 4x4 encore plus gros et plus polluant. Elle est pas belle la vie ?braque vendĂ©enCerfNombre de messages 1700Age 34Localisation VendĂ©eDate d'inscription 01/12/2016Salut l'ami depuis que je chasse j'ai toujours eu des chiens d’arrĂȘts braque allemandNous chassons le lapin avec mĂȘme si ce n'ai pas leurs prĂ©dilections mais nĂŽtre biotope est diffĂ©rent du tien Mon collĂšgue qui prĂ©fĂšre le lapin mais qui ce fait rare chez nous a choisi un KORTHAL qui est trĂšs polyvalent, si ton chien n'a pas l'habitude et que celui-ci devient "foufou" laisse lui le temps de s'habituer aux Ă©manations un braque ne se "dĂ©clare" pas Ă  6 mois Sinon tu peux toujours de mettre Ă  la pĂȘche _________________STEVE braque vendĂ©enCerfNombre de messages 1700Age 34Localisation VendĂ©eDate d'inscription 01/12/2016 dav38 a Ă©critmois mĂȘme je chasse le lapin au chien d arrĂȘt je le chasse avec un Ă©pagneul est un drahthaars, apparemment tu est comme mois il y a beaucoup de roncier je te cache pas que c est trĂšs compliquer quand tu a des chien de grande taille c est pour sa que mon Ă©pagneul joue un rĂŽle important lui il se faufile sous les ronces il adore sa en plus est le lapin c est vraiment son gibier de prĂ©dilectionquand tu a un chien comme le tien il faut chasser le matin de bonheur quand personne n et passer ou a midi il y a plu personne a la chasse et le soir il sorte pour manger est Ă©vite de mettre une clochettes aussi car a force dans entendre il ont tĂŽt fait de retourner dans les ronciers ou les terrier mais le meilleur pour chasser le lapin c est au chien courant il y a pas photo, mĂȘme si c est plaisant au chien d arrĂȘt au courant sa reste de la vrais chasse au lapin Je confirme _________________STEVE BabolatPerdreauNombre de messages 71Age 47Localisation CommingesDate d'inscription 30/10/2016Mon chien en a remontĂ© une paire derniĂšrement mais il part comme un avion derriĂšre, impossible de tirer, je n'ai mĂȘme pas levĂ© le fusil bien trop dangereux, ça va trop chaque fois c'Ă©tait en fin de journĂ©e Ă  30-40m du couchĂ© du de messages 34Age 68Localisation haute garonneDate d'inscription 03/03/2015Salut Babolat venant a te repondre je chasse depuis plus de 40 ans avec des epagneuls breton autant la plume ou je viens de faire l'ouverture de la caille 14 levees 6 prelevees avec 4 heures de chasse mais un plaisir sur les arrets une passee .Quand aux lapins quelques un autour de chez moi avec quelques garennes que je reconstruit chaque sur le lapin ou sur le lievre ne me font que tres peu d'arret par contre des que je vois qu'il la senti et qu'ils foncent dans des buissons regarde a 8 a 10 metres devant lui car le lapin a deja de l'avance avec un demi choke plomb 6 ou un dispers .Toujours avant la pluie ou le matin l'hiver avec du soleil les bons moments sont de messages 141Age 69Localisation haut de france Date d'inscription 27/07/2017bonjour Ă  tous, je chasse le lapin depuis de nombreuse dĂ©cennie et avec toujours autant de passion !!! je suis issu d'une famille de chasseur de lapins "de pĂšre en fils" j'ai commencĂ© Ă  chasser jeune avec un corniaud "tomy" dans les gĂȘnes de ce chien il y'avait de tout, mais en particulier des gĂȘnes de tueur de lapins et de rats. quel chien mes amis que mon Tomy. aucune ronce, aucune Ă©pine ne le faisait reculer il n'avait peur de rien mon oreilles, la truffe les pattes, le poil en sang il continuait de plus belle. le lapins, le rat,ou tout autre bestiole ne devez leur salut qu'Ă  la fuite,sinon il les croquait mon a moi la rapiditĂ© Ă©tait de rigueur sinon tomy faisait le score Ă  lui seul .je peux dire que le chien Ă  former le jeune chasseur que j'Ă©tais en ce temps la .tomy est le seul chien qui a marquĂ© mon esprit pour longtemps et restĂ© le meilleur aux lapins. que st Hubert le garde dans son royaume Ă©ternel labalainPalombeNombre de messages 536Age 68Localisation landesDate d'inscription 31/10/2012Mon premier chien un Ă©pagneul breton, adorer la chasse du poil; lapin, liĂšvre, chevreuil par contre il ne tenait pas longtemps l’arrĂȘt sur la plume. Comme dit plus haut lorsqu'il rentrait dans les broussailles, tu pouvais regarder 10 mĂštres plus loin et commencer Ă  je chasse le lapin avec mon cousin qui possĂšde trois beagles et pour la bĂ©casse, j'ai un nouveau chien, un braque d'Auvergne de 1 an et 2 CANAL HISTORIQUEBabolatPerdreauNombre de messages 71Age 47Localisation CommingesDate d'inscription 30/10/2016VoilĂ  un moment que je n'Ă©tais pas venu, merci pour les diverses cette saison risque d'ĂȘtre morose car le 19 juillet dernier mon compagnon Ă  quatre pattes s'en est allĂ©... Du coup je ne chasse pas vraiment car le "cul levĂ©e" c'est sympa cinq minutes mais bon, quand on a connu la quĂȘte avec son chien, c'est un peu me poste un peu et je fais quelques battues mais le cƓur n'y est plus sait que ce chien m'a parfois rendu fou, mais il me manque horriblement, c'est la vie..._________________Permission de ce forumVous ne pouvez pas rĂ©pondre aux sujets dans ce forum 1Mon chat court Ă  la maison comme un fou, pourquoi? 2 Supprimer les prĂ©dateurs; 3 ProblĂšmes digestifs; 4 Nettoyage intĂ©rieur; 5 Et si mon chat courait comme un fou la nuit? 6 BrĂ»ler de l'Ă©nergie; 7 Puces; 8 HyperesthĂ©sie fĂ©line; 9 Regarde la vidĂ©o: [Minecraft] court mĂ©trage saison 1 Ă©pisode 1 mon chat robot
Fou comme un lapin Par Joy Sorman On longe un imposant mur d’enceinte, une barriĂšre se lĂšve, on passe une grille, puis c’est un sas vitrĂ©, on est maintenant dans un parc que dĂ©limitent des rangĂ©es de platanes, des allĂ©es bitumĂ©es, on marche encore, des silhouettes fument sur un banc, un lointain crachin sonore s’échappe d’un portable, on laisse derriĂšre soi le salon de coiffure, la blanchisserie, la cafĂ©tĂ©ria, l’aumĂŽnerie, la salle de sport, le local syndical, l’atelier d’ergothĂ©rapie, et tout au bout se dresse le pavillon 4B, son jardinet, sa clĂŽture, ses doubles fenĂȘtres occultĂ©es et sa lourde porte mĂ©tallique qui ouvre sur un couloir d’hĂŽpital. Une porte et un couloir, ces deux Ă©lĂ©ments signalent immĂ©diatement l’institution. Je comprendrai plus tard leur importance dans le couloir, d’abord, on fait les cent pas, on racle le sol, des allers-retours pour desserrer l’étau de la maladie, on s’immobilise aussi, on stagne, on squatte. Pendant que d’autres, dans ce mĂȘme couloir, surveillent, font des rondes. Puis la porte, qu’on ferme Ă  clĂ©, qu’on claque, devant laquelle on patiente, contre laquelle on s’acharne, on tambourine, on cogne, avec son poing ou sa tĂȘte, qu’on veut Ă  tout prix ouvrir, Ă  tout prix fermer. Qui Ă  la fois protĂšge et enferme – certains Ă©touffent de la voir close, d’autres paniquent de la voir ouverte, sur l’hostilitĂ© du monde extĂ©rieur. Ici, ce qui frappe d’emblĂ©e quand on y entre pour la premiĂšre fois c’est l’odeur, elle flotte en nappes Ă©paisses, une odeur de collectivitĂ© et de macĂ©ration, de chou bouilli et de dĂ©tergent, de sauce refroidie et d’inquiĂ©tude, Ăącre, insistante – une odeur d’enfermement. La chaleur aussi, Ă©touffante, peut-ĂȘtre parce que ceux qui vivent lĂ  se tiennent quasi immobiles, alors on pousse les radiateurs Ă  fond, on tĂąche de maintenir la tempĂ©rature des corps ankylosĂ©s Ă  37 degrĂ©s. Maintenant le regard panote et s’arrĂȘte sur une enfilade de portes aux lucarnes opaques, un faux plafond rĂ©sistant Ă  l’incendie, des spots encastrĂ©s, une lumiĂšre sans contrastes, une plante verte qui a l’air fausse, on ne sait pas. Je reconnais une mĂ©lodie de Bob Marley, elle vient du fond du corridor, la derniĂšre porte est entrouverte, je vois bientĂŽt dĂ©passer un pied nu et potelĂ© de femme, qui n’ira pas plus loin, et dont la fixitĂ© m’impressionne – un pied menaçant, rĂ©probateur, ironique ; je n’imaginais pas qu’un pied puisse ĂȘtre aussi expressif. Plus loin, un homme en survĂȘtement marine floquĂ© du logo de l’hĂŽpital tourne lentement en rond, ne rend ni bonjour ni sourire ; il dĂ©ambule, est-ce que dĂ©ambuler apaise ou ralentit la folle activitĂ© de son cerveau ? VoilĂ  une premiĂšre impression. La seconde ce sont des figures enrayĂ©es, aux gestes suspendus ou hachĂ©s, des chaussons qui glissent, des voix pĂąteuses, des Ă©locutions empĂȘchĂ©es, des mots heurtĂ©s, des ventres Ă  la proue ou creusĂ©s, des bouches abĂźmĂ©es, salivantes, des corps trop secs ou trop lourds, voĂ»tĂ©s, Ă©paissis par les mĂ©dicaments, des regards fuyants, torves ou plantĂ©s comme des flĂšches empoisonnĂ©es, des faciĂšs figĂ©s par la chimie, des mains mangĂ©es, et une infirmiĂšre qui arrache les mauvaises herbes du jardin, soigne les trois roses et l’unique tulipe. Il y aura d’abord l’impossibilitĂ© de voir autre chose, puis il y aura une multitude d’impressions, plus contrastĂ©es, plus subtiles, plus riches, encore plus sinistres et beaucoup plus joyeuses. Et surtout il y aura Franck. Franck est bien connu au pavillon 4B, il y fait des sĂ©jours rĂ©guliers depuis plus de 20 ans, de l’appartement de sa mĂšre au centre de crise, de l’hĂŽpital de jour au foyer d’accueil mĂ©dicalisĂ©, puis retour Ă  la case dĂ©part, en service fermĂ©. Il a 40 ans, on me dit qu’il est schizophrĂšne chronique et la premiĂšre fois que je le rencontre il vient de passer un mois en chambre d’isolement, il en est sorti une heure plus tĂŽt. J’aime immĂ©diatement son allure christique – cheveux aux Ă©paules, bras Ă©cartĂ©s pour saluer, pieds nus, ongles dĂ©mesurĂ©ment longs, regard franc qui enveloppe les choses et les hommes dans une mĂȘme douceur, gestes ralentis sous l’effet des mĂ©dicaments, de l’isolement et de la contention, et peut-ĂȘtre aussi d’une infinie prĂ©caution. On ne lui a pas rendu ses chaussures de peur qu’il s’enfuie, et il porte encore son pyjama anti-suicide de papier bleu. Je suis frappĂ©e par ce vĂȘtement qui n’en est pas un, qui n’habille aucun corps, couvre Ă  peine – Franck est comme nu, c’est ainsi que je le vois. J’apprendrai bientĂŽt que le pyjama est un rouage essentiel de l’hĂŽpital psychiatrique. On est internĂ© Ă  la demande d’un tiers ou sur dĂ©cision du reprĂ©sentant de l’État, on est rĂ©calcitrant, on proteste alors on est dĂ©shabillĂ©, dĂ©pouillĂ© de sa vie d’avant, de sa vie dehors, de son enveloppe, et mis en pyjama, couvert de la tenue de l’institution, livrĂ© Ă  elle. Le pyjama signale une rupture, signale la maladie, signale ou plus souvent impose le consentement au soin, l’entrĂ©e dans la psychiatrie, signale que tout change Ă  cet instant oĂč l’on enfile le vĂȘtement bleu ciel anonyme, le mĂȘme pour tous, signale le lit, la position allongĂ©e, le sommeil et aussi l’insomnie, la faiblesse, l’abandon, la rĂ©gression. AprĂšs le pyjama il y aura le survĂȘtement de l’hĂŽpital, pratique, ample, qui marque une Ă©volution, un progrĂšs, un petit pas vers la rĂ©appropriation de son apparence, un pas de la nuit vers le jour, de l’apathie vers l’activitĂ©. Puis un matin on vous dit que vous allez mieux, vous rĂ©cupĂ©rez vos vĂȘtements, vous vous habillez, la sortie est peut-ĂȘtre proche. Mais certains ne veulent pas quitter l’iconique pyjama, on leur rend leur jean, leur chemise, et ils veulent rester en pyjama, de peur qu’on les chasse ou qu’on les transfĂšre, ils se sentent bien trop friables, bien trop inquiets pour sortir, il n’y a rien pour eux dehors, cela leur va d’ĂȘtre ici, ils se sont habituĂ©s Ă  la nourriture et prendraient trĂšs mal qu’on veuille se dĂ©barrasser d’eux. Les paroles rassurantes et les promesses n’y font rien, alors parfois ils lacĂšrent, dĂ©chirent ou souillent leurs vĂȘtements afin qu’on leur rende le fameux pyjama Ă  boutons pression, ou la chemise de nuit Ă  fleurs mauves et jaunes, pour les femmes que le bleu douteux de l’hĂŽpital rebute. Franck, lui, a hĂąte de rĂ©cupĂ©rer son sweat Ă  tĂȘte de loup, son jean blanc trouĂ© aux genoux et ses pendentifs tribaux. Franck a enfilĂ© une polaire sur le pyjama en papier crĂ©pon, une paire de claquettes de piscine, propose de s’asseoir dans la salle tĂ©lĂ©, et raconte volontiers en iso, la premiĂšre semaine on croit qu’on va mourir, et puis on s’habitue, ça va. Et comment on occupe ces longues journĂ©es enfermĂ©es ? Je me fais des dĂ©lires cosmiques, vous savez je suis schizo et parano au dernier stade. C’est quoi le dernier stade ? Est-ce qu’il n’y a pas toujours un stade au dessus, qu’on n’imaginait mĂȘme pas ? Le stade encore au-dessus, le stade ultime, c’est moi en objet cĂ©leste aspirĂ©, englouti et dissous dans un trou noir. Puis Franck raconte une vie de peine et de violence sur un ton Ă©quanime petit j’étais dyslexique et mon pĂšre me tabassait ; comme il Ă©tait mĂ©decin, il savait exactement oĂč taper pour que cela laisse le moins de traces possibles. Il me cognait pour un oui ou pour un non, parce que j’avais utilisĂ© trop de papier toilette. Ma mĂšre buvait, deux bouteilles de porto par jour, ça peut vous paraĂźtre beaucoup mais dans son village c’était la norme, la dose habituelle, tout le monde buvait ça. La derniĂšre fois que mon pĂšre m’a frappĂ© j’avais 13 ans et c’était un 14 juillet, le sang a giclĂ©, je me suis rebellĂ©, j’étais devenu grand et fort, j’ai eu le dessus. Mais je n’ai jamais dĂ©noncĂ© mon pĂšre, j’ai toujours gardĂ© ça pour moi, je ne voulais pas qu’on m’envoie Ă  la Ddass. D’ailleurs, je ne lui en veux pas, j’ai juste parfois un peu de rancƓur, il vient me voir Ă  l’hĂŽpital, il m’apporte des clopes ; j’aime mes parents c’est comme ça, on ne peut pas m’enlever cet amour. VoilĂ , aprĂšs cette mauvaise pĂ©riode, j’ai passĂ© un CAP paysagiste jardinier, j’étais trĂšs bon en taille d’ifs, j’ai travaillĂ© quelque temps au service espaces verts et ça m’a lassĂ©, alors je me suis dit pourquoi pas chasseur alpin, mais la semaine prĂ©cĂ©dant l’examen je ne dormais pas, je fumais du shit en regardant la tĂ©lĂ©, j’ai pĂ©tĂ© les plombs et tout ça s’est terminĂ© Ă  l’HP, j’avais 19 ans, c’était mon premier sĂ©jour. J’y suis restĂ© deux ans. Quand je suis sorti j’ai rencontrĂ© une fille, je ne travaillais pas, j’étais asocial de toutes façons, alors je me suis installĂ© chez elle. On Ă©tait bien, je lui cuisinais des pĂątes Ă  la carbonara, des cuisses de grenouille et du rosbif, et on est mĂȘme descendus Ă  Cannes en vacances. Ma copine Ă©tait nympho mais je m’en foutais. Ça a tenu comme ça plusieurs annĂ©es et un jour, Ă  nouveau, j’ai fumĂ© trop de shit, mes yeux sont partis Ă  l’arriĂšre de ma tĂȘte, ils se sont collĂ©s au fond de mon crĂąne et ils me regardaient, ils me surveillaient, c’était insupportable. J’avais trop de dĂ©lires en moi, et aussi le cadavre d’un jumeau que j’avais avalĂ© dans le ventre de ma mĂšre parce que j’étais le plus fort des deux, le plus volontaire. Trop de dĂ©lires en moi et des morceaux de moi qui s’éparpillaient, mon estomac qui disparaissait, mon ventre qui devenait creux, trouĂ©. Il va mieux maintenant, touche, regarde comme il est bien bombĂ©. Trop de dĂ©lires en moi et un ectoplasme qui m’espionnait, me suivait partout en silence, glissait sur les murs, le plafond, le sol. Tellement de dĂ©lires en moi qu’il paraĂźt que j’ai agressĂ© un patient en arrivant, parce qu’il marchait avec mes jambes, il m’avait volĂ© mes jambes ce bĂątard. Franck marque une pause, rapproche sa chaise qui racle le carrelage, vĂ©rifie d’un coup d’Ɠil que personne ne nous Ă©pie, se penche Ă  mon oreille, me le rĂ©vĂšle comme le plus prĂ©cieux des secrets, et je le reçois comme une grĂące tu sais, Ă  un moment j’étais tellement pur que je m’allonge dans l’herbe et plein de marguerites se mettent Ă  pousser autour de moi. Franck a les yeux luisants, j’ai peur qu’il se mette Ă  pleurer, c’est qu’il a vu la beautĂ© de trĂšs prĂšs. Plus tard il me confiera un autre merveilleux secret, une dĂ©couverte jamais rĂ©vĂ©lĂ©e tant elle bouleverserait l’ordre du monde, l’ordre des sexes ; il m’apprend qu’on a dĂ©couvert la premiĂšre sirĂšne mĂąle Ă©chouĂ©e sur une cĂŽte californienne. Sait-il seulement que les sirĂšnes sont la folie des marins ? Que leurs chants seraient aujourd’hui qualifiĂ©s d’hallucinations intrapsychiques ou acoustico-verbales ? Lors d’une prĂ©cĂ©dente hospitalisation Franck a trouvĂ© un hĂ©risson dans le parc de l’hĂŽpital, sous un banc, en boule au milieu d’un amas de canettes Ă©crasĂ©es et de mĂ©gots. Il avait l’air mal en point, Franck l’a dĂ©posĂ© dans le creux de sa main, a serrĂ© jusqu’à saigner, a glissĂ© l’animal dans la poche de son blouson et l’a ramenĂ© au pavillon 4B. Il le nourrira des reliquats de ses dĂ©jeuners en barquette, le cachera dans le faux plafond de sa chambre, l’utilisera pour ses cĂ©rĂ©monies vaudou. Quand Franck le contemplatif n’est pas Ă  l’hĂŽpital, ni chez sa mĂšre, ni chez une fille, il est au zoo ; il y a trouvĂ© demeure, parmi les grands singes, les fĂ©lins et les serpents, il y a trouvĂ© protection et apaisement, matiĂšre Ă  rĂȘverie, Ă  dĂ©lires mystiques s’il a un peu fumĂ©, il y a trouvĂ© de quoi s’oublier et devenir animal, se fondre dans les bĂȘtes, surtout quand les humains sont trop effrayants avec leurs mots d’ordre, leurs certificats mĂ©dicaux et leurs seringues Ă  injection retard. Quand le fardeau d’ĂȘtre nĂ© homme est vraiment trop lourd, quand il apparaĂźt avec certitude Ă  Franck qu’ĂȘtre humain n’est pas un avantage mais plutĂŽt une malĂ©diction, il ne reste plus qu’à fraterniser avec l’orang-outan de BornĂ©o, s’abĂźmer dans les reflets de son pelage roux, se dissoudre dans ses pupilles noires, s’enfuir agrippĂ© Ă  son large dos, Ă©couter la musique de ses borborygmes, respirer l’humus de sa cage, le terreau que Franck aimerait tant se reconstituer, couche aprĂšs couche, lentement dĂ©posĂ©es, sĂ©dimentĂ©es ; Franck qui se dĂ©crit comme une herbe folle arrachĂ©e Ă  la va-vite, du chiendent Ă  Ă©radiquer – sous ses pieds c’est friable, c’est instable, de la mauvaise terre, sĂšche et caillouteuse. EnfermĂ© Ă  l’hĂŽpital, Franck a la nostalgie des bĂȘtes, et c’est vrai que La chambre d’isolement et la cellule, la cage, on y pense. Le silence, l’arrachement, l’exclusion, on y pense. L’étrangetĂ©, l’indĂ©chiffrable, on y pense. L’ennui, la mĂ©lancolie, le lointain, on y pense. Le dĂ©nuement, on y pense. La fascination, on y pense. Le miroir, on y pense. La manipulation du vivant, on y pense. Les pattes Ă©jointĂ©es pour qu’ils ne s’échappent pas, on y pense. L’empathie, la protection de qui est menacĂ© on y pense aussi, on aimerait y penser davantage. Pendant deux semaines, chaque soir, Franck libĂšre le hĂ©risson de sa cachette, lui donne quelques pelures, de l’Ɠuf dur Ă©crasĂ© au fond de sa poche, gratte affectueusement son ventre rosĂ© puis installe l’animal terrorisĂ© sur la table de nuit, dispose en cercle quelques pierres, turquoise, jade et quartz, et rĂ©cite la kabbale. Franck Ă©tudie aussi la numĂ©rologie et m’apprend que si on Ăąnonne 888 en boucle on rajeunit, que si on rĂ©pĂšte tao » pendant 3 heures allongĂ© sur son lit on entre immanquablement en transe. Franck est un chamane, il a dissimulĂ© en divers recoins de la chambre les objets nĂ©cessaires Ă  ses cĂ©rĂ©monies. Il opĂšre la nuit, avec quelques bougies, le briquet volĂ© Ă  une aide-soignante, un pendentif scarabĂ©e, une bague de templier, un petit bouddha en pierre de lune – autant de trĂ©sors qui ont miraculeusement Ă©chappĂ© Ă  la fouille. La petite enceinte reliĂ©e Ă  son portable diffuse de la trance Goa en sourdine. Au mur il a Ă©pinglĂ© les dizaines de dessins rĂ©alisĂ©s en ergothĂ©rapie, mandalas multicolores, dragons et fleurs vĂ©nĂ©neuses. En ergo, on incite Franck Ă  dessiner, pour favoriser sa concentration, plutĂŽt qu’à sculpter, une activitĂ© plus hachĂ©e, plus morcelĂ©e, qui convient moins Ă  son tempĂ©rament versatile. Lors d’un prĂ©cĂ©dent sĂ©jour, Franck a pourtant sculptĂ© son sexe, une magnifique cĂ©ramique rose dressĂ©e, il dit que c’est son sexe d’avant, avant d’entrer Ă  l’hĂŽpital, avant qu’on tue sa libido avec les traitements, il ajoute qu’il compte bien retrouver son vĂ©ritable sexe en sortant d’ici. D’ailleurs il a le projet d’épouser une sorciĂšre, une sorciĂšre sans famille, sans descendance ni ascendance, qui manie les pouvoirs du feu et de l’eau, rĂšgne sur les serpents et les araignĂ©es, une guĂ©risseuse qui soigne avec des plantes, la belladone et le perce-neige. En attendant, Franck pratique le vaudou et la magie blanche, celle qui Ɠuvre pour le bien, et avec un hĂ©risson c’est encore mieux. Mais au bout de deux semaines Ă  vivre dans un faux plafond nourri d’écorces d’orange et de trognons de pommes, la pauvre bĂȘte est morte. Franck l’a laissĂ©e pourrir et se dessĂ©cher quelques jours, puis l’a dĂ©posĂ©e devant la porte du psychologue pour lui jeter le mauvais Ɠil. Je demande Ă  Franck pourquoi il a passĂ© un mois en chambre d’isolement. Je me suis enfui, les infirmiers m’ont coursĂ©, je me suis cachĂ© dans une poubelle, je voulais seulement prendre mes 500 euros Ă  la banque et revenir, mais j’ai achetĂ© du shit, je me suis envoyĂ© un whisky Ă  11 euros au comptoir, j’étais dĂ©foncĂ©, je me suis Ă©croulĂ©, je me suis fait dĂ©pouiller, les flics m’ont ramenĂ©, ça n’a pas durĂ© longtemps cette petite promenade. La vĂ©ritĂ© c’est que j’ai fuguĂ© pour me faire tatouer, le Christ et Marie sur le bras gauche, c’est pour ça que j’avais besoin des 500 euros. Pour me calmer, me punir plutĂŽt, on m’a mis d’office en iso. Mais parfois, quand je me fais trop peur, c’est moi qui rĂ©clame l’isolement. Quand je suis en dĂ©lire, que je regarde intensĂ©ment le ciel et que je vois une multitude de points lumineux mobiles, comme des fĂ©es. Ou quand je sens que j’ai le sexe tout mitĂ©. Et surtout quand je sens que je deviens loup-garou. Je vais apprendre que Franck est en SDRE, soins sans consentement sur dĂ©cision d’un reprĂ©sentant de l’État, pour violences. Qu’il a poignardĂ© le chien de sa mĂšre. Pourtant Franck raconte que c’est lui qui est dĂ©jĂ  mort 10 fois, poignardĂ© dans la rue par des passants, puis ressuscitĂ© – en rĂ©alitĂ© il ne dit pas je ressuscite, il dit je revis, et cela fait une grande diffĂ©rence, cela signifie que la vie est tapie en lui, qu’elle ne tombe pas du ciel, qu’elle n’est pas une grĂące ou un miracle, mais une ressource. Franck me raconte le loup-garou blotti dans ses intestins, m’assure que s’il ne prend plus ses mĂ©dicaments il redevient la bĂȘte, le fameux lycanthrope, que la conversion est immĂ©diate. Mais la malĂ©diction n’est pas tant d’ĂȘtre loup-garou que d’endosser cette apparence effrayante quand ses pensĂ©es sont pures et son cƓur plein de bontĂ©. Franck, le tendre monstre, se dĂ©sole de faire peur aux passagers du mĂ©tro alors que sa transformation n’a pour objet que d’absorber les ondes nĂ©gatives qui polluent les alentours. Mais comment ĂȘtre compris quand l’expression de mon visage ne coĂŻncide pas avec la vĂ©ritĂ© de mes intentions ? Franck propose de me montrer sa face de loup-garou, un simulacre de mĂ©tamorphose, pour que je comprenne, que je fasse l’expĂ©rience de la peur. En un Ă©clair il change d’expression, ses yeux fixes exorbitĂ©s, il se met Ă  trembler de tout son corps, crispe sa mĂąchoire, retrousse ses babines, sort les crocs, serre les dents Ă  s’en faire pĂ©ter l’émail, souffle, crache, et cela dure, je baisse les yeux, il insiste, sa veine temporale palpite, le rouge monte au front, je n’ai pas peur, peut-ĂȘtre parce que je suis Ă  l’hĂŽpital et non sur le quai du mĂ©tro. Et Franck s’arrĂȘte net, rigole, satisfait de sa performance. Alors, t’as flippĂ© ? Mais si tu fais le fou Franck c’est donc que tu ne l’es pas. Si tu simules la bĂȘte c’est que tu es homme. Il me semble Ă  cet instant que tu feins autant la folie que la raison. Que tu sais exactement oĂč tu te tiens, et tu es le seul Ă  le savoir, peut-ĂȘtre ni d’un bord, ni de l’autre, ni dĂ©ment ni sage, quand moi j’ai le vertige, je ne sais plus rien. Je crois que tu m’as eue Franck. Je crois aussi que je comprends mieux. Quand je demande au psychiatre pourquoi les visages des fous sont si expressifs, si contrastĂ©s, si grimaçants et inquiĂ©tants parfois, pourquoi les muscles faciaux, le muscle abaisseur de la lĂšvre infĂ©rieure et le muscle Ă©lĂ©vateur de l’angle de la bouche se contractent si puissamment, il juge ma question naĂŻve. Parfois, dans la rue, je croise ces regards noirs, accusateurs, ces pupilles fixes, ces sourires crispĂ©s ou ironiques, je perçois les spasmes, les nerfs sous la peau Ă©lectrique, je vois la pĂąleur de la colĂšre et je songe aux tempĂȘtes crĂąniennes, Ă  la souffrance tapie sous l’os frontal, je pense Ă  tout ce qui sourd Ă  l’intĂ©rieur, quand le mĂ©decin Ă©voque tout ce qui s’abat depuis l’extĂ©rieur. Car la maladie, ou la folie – comment choisir le bon terme ? – la maladie ou la folie dĂ©truit toutes les protections, tous les filtres, tous les remparts qui tiennent le monde Ă  distance, en respect, qui instaurent entre nos corps et la rĂ©alitĂ© une sorte de zone tampon, de pĂ©rimĂštre de sĂ©curitĂ© et de pudeur – quelques centimĂštres peuvent suffire, une brassĂ©e d’air, un souffle. Le fou c’est celui qui se prend le rĂ©el en pleine gueule, la plus petite parcelle de matiĂšre fond sur lui comme une mĂ©tĂ©orite en feu, une goutte de pluie est d’acide, une poussiĂšre est poison, un coup d’Ɠil un coup de poignard. Rien ne le protĂšge, tout fait violence, les traits se dĂ©forment sous l’impulsion d’une parole anodine ; le monde, les autres, les couleurs et les mouvements viennent s’imprimer directement au fer rouge sur le plan Ă  vif de son visage. Sans dĂ©fense toujours, sans capacitĂ© de refoulement souvent, ça sort, ça jaillit, ça Ă©ructe, ça dit la vĂ©ritĂ© toute nue mĂȘme quand il s’agit d’affabulations, ça ne trie pas, ça ne sĂ©pare pas le bon grain de l’ivraie, c’est Ă  prendre ou Ă  laisser, cette hyper-expressivitĂ©, cette augmentation de tout, ce bouleversement perpĂ©tuel. Le mĂ©decin m’explique que les psychotiques sont comme marquĂ©s en continu par des micro-traumatismes. La moindre lumiĂšre brĂ»le leurs yeux, le moindre crĂ©pitement sonore dĂ©chire leurs tympans, c’est un fracas phĂ©nomĂ©nal dans leurs tĂȘtes poreuses. Tout ce qui advient et entre dans leur champ de perception est vĂ©cu comme une commotion, une meurtrissure – une cuillĂšre qui tombe, un enfant qui hoquĂšte, peut-ĂȘtre cette mouche qui se pose contre un mur. Certains disent de Franck et de tous les autres qu’ils perdent le rĂ©el, qu’ils perdent le contact, quand c’est l’inverse. Il y a plutĂŽt excĂšs de rĂ©el, ils en crĂšvent de ce rĂ©el trop proche, trop fort, trop grand, qui leur colle aux basques et au cerveau. À l’hĂŽpital gĂ©nĂ©ral on dit malade, patient, on dit diabĂ©tique, on dit cancer, hernie, fracture, hĂ©patite – les mots sont stabilisĂ©s. À l’hĂŽpital psychiatrique on dit aussi malade, patient, mais Ă©galement psychotique, bipolaire, schizophrĂšne, dĂ©pressif, et les mots ne sont pas si stabilisĂ©s, ils restent rĂ©vocables. Les mots sont parfois comme les corps, sous contrainte, et leur signification flanche au grĂ© des Ă©poques, la symptomatologie Ă©volue, les pathologies sont sociales, la psychiatrie est plus que toute autre discipline mĂ©dicale, interprĂ©tative, hypothĂ©tique. Nommer est une tĂąche ardue, ici plus qu’ailleurs. Et il s’agit d’ĂȘtre vigilant puisque nommer c’est ferrer, classifier, sĂ©dimenter. Et puis il y a ce mot fou. On le prononce, on ne le prononce pas. on est d’accord, pas d’accord avec ces trois lettres. C’est le mot commun, c’est le mot qui vient, c’est le mot tendre ou effrayant, c’est le mot qui en contient mille autres, qui agrĂšge tant de sentiments – amour, pitiĂ©, crainte, soupçon. Un de ces mots encombrants, si lourd qu’il tombe de la bouche, dĂ©borde les limites du cerveau, un de ces mots difficiles Ă  pratiquer, comme homme, comme monde. Un mot trou noir, un mot vortex. Franck, fou, ça te dit quoi comme mot ? Est-ce ainsi qu’on te dĂ©signe ? Est-ce ainsi que tu te prĂ©sentes ? On pourrait dire aussi malade mental, insensĂ©, dingue, dĂ©ment, furieux, schizo, tarĂ©, asocial. Non, fou c’est mieux, j’aime bien fou, ça ne me vexe pas, c’est le mot le moins violent, c’est amical, c’est plus lĂ©ger je trouve, moins dramatique, et surtout c’est le mĂȘme mot pour tout le monde. On est tous fous ici, pas de distinction entre les schizos et les grands mĂ©lancoliques, tous embarquĂ©s dans la mĂȘme galĂšre, avec la bizarrerie et la souffrance en partage ; ça ne me plaĂźt pas que les mĂ©decins nous collent sur leur grand tableau, dans leur classeur Ă  pathologies mentales. Une aide-soignante lui avait dit, Frank tu es fou comme un lapin, il avait rĂ©pondu c’est vous qui ĂȘtes fous comme des bourdons, et avait pris l’aide-soignante dans ses bras, qui s’était dĂ©gagĂ©e avec prĂ©caution. Je pense au lapin fluo de l’artiste Eduardo Kac. Son ADN avait Ă©tĂ© mĂȘlĂ© Ă  la protĂ©ine fluorescente de la mĂ©duse, et l’animal mutant brillait dans l’obscuritĂ©, d’une lumiĂšre verdĂątre inquiĂ©tante. C’est vrai que Franck Ă©claire dans le noir, d’une lueur Ă©trange ; Franck, lui aussi, est augmentĂ©, d’un dĂ©lire et de diverses manipulations chimiques. Franck s’était emportĂ© contre le mĂ©decin qui, le premier, avait posĂ© un diagnostic, l’avait dĂ©signĂ© comme schizophrĂšne plutĂŽt que fou. Il avait eu le sentiment qu’on prenait le pouvoir sur sa vie, ce pouvoir de la science raisonneuse sur une existence fuyante, la confiscation d’une expĂ©rience radicale et singuliĂšre, l’élucidation Ă  marche forcĂ©e – une lampe braquĂ©e sur un visage fermĂ©, rĂ©calcitrant, et ses noirs lacs intĂ©rieurs. Franck veut rester incomprĂ©hensible, c’est tout ce qui lui reste. AprĂšs 40 ans d’exercice Ă  l’hĂŽpital, un mĂ©decin m’avait prĂ©venue en psychiatrie, il faut se mĂ©fier du mot donc », et de toutes les conjonctions de coordination en gĂ©nĂ©ral, des conclusions hĂątives, et mĂȘme des raisonnements courants. Se mĂ©fier de donc », de car », de mais ». Prenons par exemple cette phrase il est prostrĂ©, mutique, donc il va mal, il est triste. Peut-ĂȘtre qu’il va mieux en rĂ©alitĂ©. Peut-ĂȘtre que, eu Ă©gard Ă  son Ă©tat antĂ©rieur d’agitation, de fiĂšvre, de logorrhĂ©e, il y a du mieux, il y a du progrĂšs, il y a un apaisement. Il n’y a pas de donc qui tienne Ă  l’hĂŽpital psychiatrique. On ne peut pas compter sur les causes et les effets. Prenons par exemple cette discussion de couloir entre deux infirmiĂšres comment tu veux faire un polytechnicien avec quelqu’un qui s’est fait violer par son pĂšre ? Oh tu sais, il y en a qui sont traumatisĂ©s Ă  vie par trois fois rien, une insulte dans le mĂ©tro, et d’autres qui se remettent des pires drames, leur pĂšre a assassinĂ© leur mĂšre puis s’est tirĂ© une balle dans la tĂȘte, et ça va plutĂŽt pas mal. Franck dĂ©borde de phrases, qu’il consigne chaque matin sur le mur des mots », un tableau blanc Ă  la disposition des patients. On y lit ici bien souvent on entend parler le silence » ; et aussi les mots ont une consonance vibratoire digne du Big Bang » ; et encore le temps n’est qu’une porte, la vie qu’une fenĂȘtre, je reviendrai ». Franck est bavard, il parle comme on pratique des saignĂ©es, faire sortir et s’écouler tout ce qui bloque, les stases toxiques, remettre en mouvement le verbe mal oxygĂ©nĂ©, qui ne circule plus. Parler le libĂšre, recrĂ©e de l’espace Ă  l’intĂ©rieur de Franck. Mais parfois les mots ne sont pas les siens, les voix viennent d’ailleurs, elles roulent dans sa tĂȘte ou agacent son tympan, des hallucinations auditives, des mots pleins de frayeur. Un jour Franck a eu si peur de ces voix Ă©trangĂšres qu’il s’est cachĂ© dans le faux plafond de sa chambre, comme le hĂ©risson, on l’a cherchĂ© une heure, deux heures, il est restĂ© tapi dans le noir, contorsionnĂ© entre les fils Ă©lectriques et les poutrelles mĂ©talliques, puis le plafond a cĂ©dĂ©, Franck est retombĂ© lourdement sur son lit, et sur ses pattes. Le mĂ©decin lui a demandĂ© si les voix parlaient dans son cerveau ou dans son oreille, et m’apprend que les hallucinations auditives n’ont pas que des effets dĂ©lĂ©tĂšres, qu’elles sont aussi comme des compagnons, qu’elles viennent combler des vides, des solitudes, et mĂȘme si elles rĂ©veillent d’insupportables angoisses, elles incarnent des prĂ©sences, occupent les places vacantes, Ă©clairent des gouffres. Il ajoute que le dĂ©lire est comme un rempart de l’individu contre son propre effondrement. Quand le sol se dĂ©robe, les voix forment un Ă©tayage, peut-ĂȘtre prĂ©caire mais qui, Ă  cet instant, prĂ©vient la chute fatale. Alors, quand d’autres sont dĂ©sespĂ©rĂ©ment mutiques, plus de mots, parfois plus de bouches, Ă©dentĂ©s, lĂšvres englouties, Franck parle, et ça parle en Franck, les mots entrent et sortent, les mots l’assaillent, s’installent, le colonisent, il les recrache, c’est une bataille sans fin, les mots tourbillonnent, au dedans et au dehors. Il parle et ça parle en lui, mais ce que Franck supporte le moins c’est d’ĂȘtre parlĂ©, parlĂ© par les autres. Franck entend des mots abscons qui sont censĂ©s le concerner, les mots des mĂ©decins, leur funeste sabir, et il n’aime pas ça. Il entend incurie, apragmatisme, clinophilie, catatonie, dissociation, stĂ©rĂ©otypie, subagitation. Il entend des noms de mĂ©dicaments et ça ne lui dit rien qui vaille clozapine, loxapac, solian, rispĂ©ridone. Ces noms le blessent, parfois davantage que les voix malĂ©fiques qui viennent le visiter. Franck refuse d’ĂȘtre cette somme de mots qui ne lui appartiennent pas et dont le sens lui Ă©chappe. Il refuse d’ĂȘtre interprĂ©tĂ©, d’ĂȘtre traduit dans une autre langue, le dialecte psychiatrique, il abhorre ce lexique mĂ©dical qui code sans mĂ©nagement le moindre de ses Ă©noncĂ©s ; ça ne lui va pas qu’on lui fasse dire autre chose que ce qu’il dit, ça ne lui va pas que les mots aient des sens Ă  double fond, ça ne lui va pas qu’il y ait un en-deçà du langage, et que les mots soient des symptĂŽmes. Il sent comme de la suspicion dans l’air. Quand Franck dit au psychiatre je suis la viande et vous ĂȘtes le couteau, il n’y a pour lui rien Ă  interprĂ©ter, rien Ă  commenter, rien Ă  traduire. Il est la viande, le mĂ©decin est le couteau, c’est un fait, un gros bloc de rĂ©el, lourd et dur comme de la pierre, impossible Ă  dĂ©placer, plantĂ© lĂ  pour l’éternitĂ©. Qu’est-ce que vous voulez dire ? Si j’avais voulu dire j’aurais dit. Parfois Franck perd patience ; les mĂ©decins aussi. Et quand il raconte la vision qu’il a eue la nuit prĂ©cĂ©dente, il ne supporte pas que le psychiatre qualifie cette vision de rĂȘve, l’accuse d’avoir dormi et rĂȘvĂ© j’escaladais le mur du cimetiĂšre, c’était difficile, je m’écorchais les mains, les genoux, la pierre Ă©tait froide et glissante, mais je devais absolument passer de l’autre cĂŽtĂ© pour rejoindre le mont SinaĂŻ. J’arrive enfin en haut du mur et lĂ , Ă  la place du mont SinaĂŻ, je vois un immense centre Leclerc ! Vous imaginez la dĂ©ception ! Le mĂ©decin s’interdit de sourire, voudrait emmener la conversation ailleurs, sur la terre ferme monsieur, on avait Ă©voquĂ© la possibilitĂ© de diminuer la dose de zolpidem au coucher. ArrĂȘtez avec vos mots en z », et surtout arrĂȘtez de m’appeler monsieur. Franck s’agace que les mĂ©decins s’adressent ainsi Ă  lui, monsieur prenez un siĂšge, monsieur prenez vos mĂ©dicaments, monsieur prenez sur vous, il y entend une distance – malvenue alors que Franck a remis sa vie entre leurs mains –, il y entend une certaine condescendance quand il est mal lunĂ©. Les infirmiers l’appellent par son prĂ©nom, Franck prĂ©fĂšre, c’est plus doux, il faut dire aussi qu’ils vivent ensemble, partagent leurs clopes et souvent se tiennent la main. Quand Franck veut la paix, quand il n’a plus la force de batailler, il fait semblant d’ĂȘtre d’accord avec le mĂ©decin, il adopte le point de vue de l’hĂŽpital, mais n’en pense pas moins, pense qu’on l’a dĂ©clarĂ© malade et qu’on a inventĂ© la psychiatrie pour l’empĂȘcher d’utiliser ses dons, pour briser ses facultĂ©s divinatoires, pour lui interdire de jeter des sorts et de dire la vĂ©ritĂ© aux hommes, pour Ă©touffer ses visions – tout ce qu’il voit, entend, sait, perçoit et qui reste inaccessible Ă  ce sinistre individu en blouse blanche. Dans ces moments-lĂ , il joue au bon patient, celui qui ne s’agite pas, qui ne crie pas, qui ne se fait pas remarquer, celui qui avale sans broncher, les repas, les mĂ©dicaments, les consignes, les soins, les autorisations, les recommandations et les menaces. Il ingĂšre docilement tout ce qui se prĂ©sente, mĂȘme la plaquette de chocolat noir que lui a apportĂ©e sa mĂšre alors qu’il n’aime que le chocolat au lait. Il avale, et se laisse avaler par l’hĂŽpital. Il obĂ©it. Il finit par obĂ©ir, car si Franck est enfermĂ© ici c’est qu’il a provoquĂ© un choc, dĂ©rangĂ© la marche du monde, c’est que quelqu’un, Ă  un moment, a Ă©tĂ© heurtĂ© par Franck, ses gestes ou ses paroles. Tous ceux qui sont ici, contre leur volontĂ©, ont brisĂ© un pacte, quelque chose s’est mal passĂ©, pour eux ou pour les autres, et on a considĂ©rĂ© qu’on ne pouvait pas laisser faire, que ça ne pouvait plus durer. On compte alors sur l’ordre de l’hĂŽpital pour rĂ©sorber le dĂ©sordre chez Franck. On compte sur l’internement pour rĂ©duire la part de violence dans toute folie. Mais on sait bien que rien n’est plus dur qu’un crĂąne, et que si le cerveau se mate, l’esprit, lui, s’échappe toujours. Ce matin, Franck est avachi sur une chaise, assommĂ© par les cachets, il bave, et sa tĂȘte lourde, comme guillotinĂ©e, nuque cassĂ©e, repose sur sa poitrine ; cette tĂȘte pĂšse une tonne, lestĂ©e de tout le poids des mĂ©dicaments et des ressassements, de ses pensĂ©es qui sont bien plus qu’une simple activitĂ© neuronale, plutĂŽt une coulĂ©e de plomb qui entraĂźne tout son corps vers l’avant. Plus loin, une femme s’est assoupie contre un radiateur, son corps contorsionnĂ©, ventousĂ© au radiateur dur et froid. Ici on dort assis ou debout autant que couchĂ©. Ici tout se fige dans la glace des neuroleptiques, de l’enfermement et de l’ennui. Le temps aussi est une banquise, Ă  moins qu’il ne soit de la mĂ©lasse, un truc qui colle et se distend. À force, ce n’est mĂȘme plus du temps, mais une masse informe qu’on voit glisser en apesanteur dans les couloirs, telle une crĂ©ature de Miyazaki. Les soignants tentent bien de le recrĂ©er artificiellement ce temps, avec des horaires, des rituels, des rendez-vous – heures des repas, des clopes, de l’ergothĂ©rapie, et mĂȘme une immense horloge derriĂšre une vitre incassable dans la chambre d’isolement –, mais cela ne suffit pas, le temps est mort, ne reste que cette durĂ©e poisseuse qui englue chaque mouvement. Je la sens Ă©paisse et tiĂšde dĂšs que je pousse la porte du service. Et c’est bien tout ce que je peux sentir, car la douleur de Franck, je ne la comprends pas, j’y accĂšde Ă  peine. Je ne dispose que de quelques gestes, la possibilitĂ© de lui faire un signe, amical, de lui adresser un salut, cela peut ĂȘtre une main furtive sur l’épaule, un mot. Rien de ce qu’il me demande n’est possible, n’est autorisĂ© – lui ouvrir la porte, lui acheter un sandwich grec au kebab de la place du marchĂ©, lui rapporter de l’encens –, il ne nous reste que des dĂ©tails, mais qui prennent ici une importance un rire, un regard, une patience, rapprocher un siĂšge, ramasser une cigarette, prĂ©venir qu’il y a une marche, un courant d’air, attention ta tĂȘte. Un geste, concret, matĂ©riel, une action, minuscule, pour que quelque chose existe enfin avec certitude dans cet espace imprĂ©cis, cotonneux, hypnotique. Franck supporte de plus en plus mal la vie dĂ©pouillĂ©e de la psychiatrie. Il me rendrait bien mon sourire contre un kebab sauce blanche harissa. Ici on ne cherche mĂȘme pas de faveurs, on n’espĂšre aucun gain, seulement de ne pas ĂȘtre davantage spoliĂ©, on parlemente pour conserver son portable, une bouteille de parfum, on voudrait une clĂ© Ă  l’armoire de sa chambre, on ne peut pas entendre que ces privations font partie du soin, on constate seulement que les objets les plus personnels sont confisquĂ©s, qu’il faut ĂŽter ce collier qui pourrait Ă©trangler alors qu’on saurait trĂšs bien comment se tuer s’il le fallait. Le Ă  soi ça n’existe presque plus. Les initiatives les plus banales sont anĂ©anties, tout ce qu’on accomplit sans mĂȘme y songer, ces infimes licences du quotidien – mettre du beurre salĂ© sur ses biscottes, monter au maximum le son de la radio sous la douche, allumer sa cigarette avec des allumettes plutĂŽt qu’un briquet et s’asseoir sur le rebord de la fenĂȘtre pour fumer. Le moindre petit plaisir est soumis Ă  autorisation. Alors on intrigue pour adoucir le quotidien, on met en place des stratĂ©gies de rĂ©sistance, d’accommodement du moins, un mensonge pour obtenir une pause clope supplĂ©mentaire, un vĂȘtement sciemment Ă©garĂ©, des caches dans les chambres des uns et des autres, des maux de ventre simulĂ©s, on nĂ©gocie, on tente de monter les soignants les uns contre les autres, pas dupes, en livrant des versions contradictoires, en surjouant ses Ă©tats d’ñme, et on fait un peu de troc avec les autres patients, des centimes d’euros, des appels tĂ©lĂ©phoniques et des canettes de coca. Chaque jour, se demander comment entraver l’exercice du pouvoir mĂ©dical, comment bafouer les rĂšgles, comment manifester son mĂ©contentement, comment contrarier la machine asilaire, chaque jour grignoter un morceau de libertĂ©, arracher un lambeau. Chaque jour, Franck cherche Ă  contester d’une maniĂšre ou d’une autre le dĂ©roulement de la journĂ©e, cherche de nouvelles tactiques – refuser de prendre ses mĂ©dicaments ne sert Ă  rien, la violence se retourne contre lui, s’enfuir est vain il est toujours rattrapĂ©, alors tout se joue dans les attitudes, les airs qu’on prend, les mines qu’on se compose, dans la maniĂšre, un infra-langage du corps qui envoie des signaux irritants. A l’hĂŽpital Franck n’a pas les moyens de s’opposer, de condamner, il ne peut qu’exprimer un peu de distance. Il y a le sourire insolent, les yeux au ciel, le silence butĂ©, le moindre effort, la mauvaise volontĂ©, un marmonnement hostile, des ricanements ironiques, un rot sonore, des soupirs d’agacement, toute une expression attĂ©nuĂ©e pour signifier sa dĂ©sapprobation, sans hausser le ton, sans s’emporter, sans faire de vagues, car il s’agit toujours d’éviter la punition ; ne pas rire trop fort Ă  la face du mĂ©decin qui pourrait l’interprĂ©ter comme un rire immotivĂ©, mĂ©canique, et donc symptomatique, quand ce rire est pour Franck de dĂ©fi, de provocation, voire de mĂ©pris. Mais parfois, dĂ©bordĂ© par la frustration et la colĂšre, il n’y tient plus, et c’est alors un poing frappĂ© sur la table au moment du repas. Quand Franck est au plus mal, totalement morcelĂ©, il se tape le front pour vĂ©rifier son intĂ©gritĂ© physique, enfile plusieurs couches de vĂȘtements, une cagoule, pour empĂȘcher son corps de s’éparpiller, il sent des insectes courir sous sa peau, son Ɠil plafonne, sa respiration siffle, il se racle la gorge, ce sont des signes annonciateurs, c’est qu’il va exploser. Dans la nuit on entendra Franck hululer. Les mĂȘmes phrases en boucle, une mĂ©lopĂ©e sous la lune en carton qu’il a scotchĂ©e au-dessus de son lit, il hulule d’une voix aiguĂ«, de longs gĂ©missements, le loup-garou s’est mĂ©tamorphosĂ© en chouette, les yeux rouges sont devenus jaunes, les poils noirs Ă©pais et drus des plumes neigeuses, Franck divague, en proie Ă  son cerveau, et ces errances, ces promenades nocturnes allĂšgent peut-ĂȘtre les angoisses. Franck divagant se dĂ©place, fait circuler l’air et son corps, les paysages dĂ©filent, il trace des pistes. Une chouette perchĂ©e sur l’armature mĂ©tallique du lit d’hĂŽpital, prĂ©sence merveilleuse et inquiĂ©tante dans la nuit psychiatrique, un rapace qui fait entendre sa plainte dans toutes les chambres, tous les couloirs du pavillon. Les hululements cessent avec le lever du jour, la lumiĂšre matinale redonne forme humaine Ă  Franck, les serres redeviennent des mains, lĂąchent le rebord froid du lit, il glisse Ă©puisĂ© sous la couverture, s’entortille dans les draps, somnole, bercĂ© par les bruits extĂ©rieurs, sirĂšnes lointaines, moteurs ralentis dans l’enceinte de l’hĂŽpital, et plus prĂšs les sons du pavillon qui s’éveille, tout ce que l’on entend du fond de son lit, ces tonalitĂ©s si caractĂ©ristiques de l’internement – des pas dans le couloir, l’incessant cliquetis des clĂ©s dans les serrures, les chariots de mĂ©nage des agents hospitaliers qui frottent, le rieur en rafales, le plaintif, le gueulard, celui qui cogne dans les portes, les radiateurs, les murs, et toute cette fureur, toute cette peine Ă©touffĂ©es, Ă  bas bruit, chuchotĂ©e parce qu’on est Ă  l’hĂŽpital et qu’à l’hĂŽpital on ne hausse pas la voix, on se contient, on se calme, on est lĂ  pour ça. À l’hĂŽpital les voix sont posĂ©es, sereines, la voix de la raison doit avoir le dernier mot. Pourtant, malgrĂ© ces bruits continus, une forme de silence rĂšgne dans les couloirs, comme un ralentissement, une dĂ©cĂ©lĂ©ration gĂ©nĂ©rale de la vie, les bouches s’ouvrent lentement, les mots se forment sur le palais, passent Ă  peine les lĂšvres engourdies, coulent sur les mentons, roulent au sol avant qu’on ait pu les intercepter. Petit Ă  petit, je me laisse contaminer par cette torpeur, et on sent mĂȘme parfois dans l’air comme une douceur, ouateuse, enveloppante. L’ambiance n’a pas toujours Ă©tĂ© aussi apathique Ă  l’hĂŽpital, et les patients aussi dociles. Avant la dĂ©couverte des neuroleptiques au dĂ©but des annĂ©es 50, ça hurlait du matin au soir, et puis on a inventĂ© de nouveaux mĂ©dicaments, rĂ©volutionnaires, on a fabriquĂ© du silence chimique, mis les neurones affolĂ©s sous cloche, et les fous, sĂ©datĂ©s, dĂ©connectĂ©s, domptĂ©s, se sont finalement tus. Aujourd’hui, ce silence est peut-ĂȘtre aussi insupportable et assourdissant que l’étaient les cris. Avant l’invention des neuroleptiques, Franck aurait sans doute hululĂ© chaque nuit, et plus sĂ»rement hurlĂ© Ă  la lune. On l’aurait soignĂ© avec du vitriol mĂ©langĂ© au quinquina, du camphre, du musc, de la teinture de digitale, de l’opium et du haschich, de la valĂ©riane mĂ©dicinale, on lui aurait cautĂ©risĂ© le crĂąne, on l’aurait enfermĂ© dans une citadelle, on lui aurait imposĂ© des cures de sommeil et la camisole de force, appliquĂ© un fer rouge sur la nuque, frictionnĂ© la tĂȘte prĂ©alablement rasĂ©e avec du vinaigre, on l’aurait saignĂ© pour le vider de ses humeurs sombres, on l’aurait fait dĂ©gorgĂ© jusqu’au malaise, on l’aurait purgĂ© Ă  coups de vomitifs, Ă©lectrocutĂ©, lobotomisĂ©, plongĂ© dans le coma en lui injectant de l’insuline. Pendant des siĂšcles on l’aurait soignĂ© avec de l’eau, l’eau qui purifie, assainit, lave des pĂ©chĂ©s, fait ruisseler les impuretĂ©s et le poison, refroidit les ardeurs, rĂ©conforte aussi. On lui aurait infligĂ© de violentes douches glacĂ©es pour le mater, lui couper le souffle, le rĂ©duire au silence, Ă©teindre le feu de son dĂ©lire et lui faire avouer sa folie. On l’aurait plongĂ© dans des bains chauds et apaisants pour soigner ses accĂšs de froide mĂ©lancolie, on y aurait ajoutĂ© des plantes pour le faire infuser des heures, pour hydrater et assouplir ses fibres nerveuses dessĂ©chĂ©es, devenues dures comme de la corne, pour ramollir sa volontĂ© furieuse, et il aurait ainsi macĂ©rĂ© jusqu’à ne plus sentir la pulpe de ses doigts. On lui aurait placĂ© un pain de glace sur la tĂȘte et les pieds dans une bassine d’eau brĂ»lante pour crĂ©er un choc thermique et remettre ses idĂ©es en ordre. Chaque jour on l’aurait mis Ă  nu pour le soigner, le consoler, l’humilier et le punir. Aujourd’hui Franck sort, on lui a trouvĂ© une place en appartement thĂ©rapeutique. Mais la plupart des infirmiers prĂ©disent son retour prochain. Franck dit qu’on le laisse partir car la folie n’est pas le nom de sa maladie mais celui de son malheur. Et malgrĂ© l’insistance bienveillante du mĂ©decin, il menace dĂ©jĂ  d’arrĂȘter son traitement une fois dehors – car quand j’arrĂȘte les mĂ©dicaments j’entends les Ăąmes. Franck n’aime pas les adieux, il ne fera pas le tour des patients et du personnel pour entendre les mĂȘmes paroles d’encouragement et les mĂȘmes mises en garde, pour recevoir les sourires dĂ©sespĂ©rĂ©s de ceux qui restent, il prĂ©fĂšre couper court. Le seul qu’il ira saluer, prendre dans ses bras, Ă  qui il offrira ses derniĂšres clopes, un de ses pendentifs chamaniques et un billet de 20 euros pliĂ© en 8, est un ancien boulanger, internĂ© suite a un accĂšs de furie. Il avait Ă©ventrĂ© tous les sacs de farine avec un poignard en accusant ses apprentis de vouloir l’empoisonner. AprĂšs avoir retrouvĂ© son calme, au bout de quelques jours de repos et de sĂ©dation, il avait justifiĂ© son dĂ©lire par la cuisson Ă  l’étouffĂ©e de ses neurones. Selon lui, Ă  force de se tenir depuis des annĂ©es la tĂȘte prĂšs du four Ă  pain, son cerveau avait fini par cuire Ă  l’intĂ©rieur du crĂąne. Tous les patients s’étaient moquĂ©s du boulanger, sauf Franck, qui sait que l’élĂ©ment feu dĂ©truit tout ce qui est corrompu. Avant de sortir, Franck a rĂ©cupĂ©rĂ© ses bijoux, ses anneaux de pirate, son bracelet dragon, sa gourmette, son collier d’ambre, ses croix, sa chaĂźne en argent, ses multiples pendentifs celtiques et sa bague tĂȘte de mort. Tout ce qui tenait le mauvais Ɠil Ă  distance et qui lui a Ă©tĂ© soustrait Ă  son arrivĂ©e. Quand je m’en offusque poliment, le psychiatre me rĂ©pond que Franck s’ouvrait la peau, de la cuisse, du mollet, du bras, et glissait les croix et les mĂ©dailles dans sa chair. Peut-ĂȘtre pour qu’on ne lui confisque pas. Peut-ĂȘtre Ă©tait-ce la seule maniĂšre de conserver ici quelque chose de personnel. Franck a remis lentement ses bijoux, une cĂ©rĂ©monie mĂ©ticuleuse, et on le sentait revivre, respirer mieux, tout son corps se redresser Ă  la faveur de ce rituel. Comme un guerrier qui rĂ©cupĂšre son armure, un sorcier qui retrouve ses amulettes protectrices. DĂ©sormais Franck tinte Ă  chaque pas, Ă  chaque mouvement, le cliquetis des colliers et des bracelets accompagne ses dĂ©placements dans le couloir de l’hĂŽpital, celui qui mĂšne Ă  la sortie ; et ce clapotis mĂ©tallique fait surgir une autre image, celle du fou du Moyen Âge, coiffĂ© d’un capuchon cousu de grelots, cette figure familiĂšre et puissante, qui carillonne librement dans les rues et Ă  la cour, s’annonce en faisant bourdonner ses clochettes, ce bouffon qui incarne la dĂ©raison du monde, dĂ©pouille l’humanitĂ© de son arrogance, et rĂ©vĂšle Ă  chacun sa pathĂ©tique vĂ©ritĂ©. À quoi tu penses Franck ? À mon cul et aux oiseaux.
monpoil n'est pas doux doux doux. On ne m'aime pas du tout. je vis au fond de mon trou. On ne m'aime pas du tout. on me chasse de partout. On ne m'aime pas du tout. on m'appelle méchant loup. On ne m'aime pas du tout. et je hurle comme un fou.

Bonjour!! (ou bonsoir !)La nuit, mon cochon dinde court comme un fou dans sa cage. Quelques dois il nous empĂȘche de dormir (mais ça ce nest pas grave). Est-ce que vos cochon dinde font ça ? Est-ce normal ?merci de me rĂ©pondre. Aller au contenu. Comportement; Utilisateur existant ? Connexion Connexion. Se souvenir de moi Non recommandĂ© sur les

jeQNn.
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