Ilrestera de toi, si vivant pour toujours Un simple mot MERCI dit sur un ton d'amour Avant que tu ne partes, pour un monde meilleur Pour les combats de ta vie, menés de tout ton coeur Nandy le 7 mars 2022 * = Il restera de toi: titre d'un poème de Simone Veil
Discours, hommages et livre voici cinq textes qui permettent de mieux comprendre l’engagement de Simone Veil et de retracer sa vie de rescapĂ©e d'Auschwitz, ministre de la SantĂ© Ă l'origine de la loi sur l'IVG, prĂ©sidente du Parlement europĂ©en, membre du Conseil constitutionnel, immortelle Ă l'AcadĂ©mie française... La vie de Simone Veil est extraordinaire. Son parcours, l'un des plus exceptionnels du XXe siècle. La Française, morte vendredi Ă 89 ans, laisse des discours marquants. Le JDD a compilĂ© cinq textes qui retracent ses engagements et ses combats, dont trois qu'elle a elle-mĂŞme prononcĂ©s, ainsi que celui de Jean d'Ormesson lors de son entrĂ©e Ă l'AcadĂ©mie et les Ă©crits de son Ă©poux. Cinq textes qui rĂ©sument Simone l’adresse aux dĂ©putĂ©s pour la loi sur l’IVGLe 26 novembre 1974, Simone Veil s’adresse aux dĂ©putĂ©s un ÂcĂ©nacle presque exclusivement masculin, auquel elle expose les motifs de sa loi encadrant la dĂ©pĂ©nalisation de l’avortement.Sipa"Pour quelques-uns, les choses sont simples il existe une loi ÂrĂ©pressive, il n’y a qu’à l’appliquer. D’autres se demandent pourquoi le Parlement devrait trancher maintenant ces problèmes nul n’ignore que depuis l’origine, et particulièrement depuis le dĂ©but du siècle, la loi a toujours Ă©tĂ© rigoureuse, mais qu’elle n’a Ă©tĂ© que peu appliquĂ©e. […]Pourquoi donc ne pas continuer Ă fermer les yeux? Parce que la Âsituation actuelle est mauvaise. Je dirais mĂŞme qu’elle est dĂ©plorable et est mauvaise parce que la loi est ouvertement bafouĂ©e, pire mĂŞme, ridiculisĂ©e. Lorsque l’écart entre les infractions commises et celles qui sont poursuivies est tel qu’il n’y a plus Ă proprement parler de rĂ©pression, c’est le respect des citoyens pour la loi et donc l’autoritĂ© de l’État qui sont mis en les mĂ©decins, dans leurs cabinets, enfreignent la loi et le font connaĂ®tre publiquement, lorsque les parquets, avant de poursuivre, sont invitĂ©s Ă en rĂ©fĂ©rer dans chaque cas au ministère de la Justice, lorsque des services sociaux d’organismes publics fournissent Ă des femmes en dĂ©tresse les renseignements susceptibles de faciliter une interruption de grossesse, lorsque, aux mĂŞmes fins, sont organisĂ©s ouvertement et mĂŞme par charter des voyages Ă l’étranger, alors je dis que nous sommes dans une situation de dĂ©sordre et d’anarchie qui ne peut plus me direz-vous, pourquoi avoir laissĂ© la situation se dĂ©grader ainsi et pourquoi la tolĂ©rer? Pourquoi ne pas faire respecter la loi?Parce que si des mĂ©decins, si des personnels sociaux, si mĂŞme un certain nombre de citoyens participent Ă ces actions illĂ©gales, c’est bien qu’ils s’y sentent contraints ; en opposition parfois avec leurs convictions personnelles, ils se trouvent confrontĂ©s Ă des situations de fait qu’ils ne peuvent ÂmĂ©connaĂ®tre. Parce qu’en face d’une femme dĂ©cidĂ©e Ă interrompre sa grossesse, ils savent qu’en refusant leur conseil et leur soutien ils la rejettent dans la solitude et l’angoisse d’un acte perpĂ©trĂ© dans les pires conditions, qui risque de la laisser mutilĂ©e Ă jamais. Ils savent que la mĂŞme femme, si elle a de l’argent, si elle sait s’informer, se rendra dans un pays voisin ou mĂŞme en France dans certaines cliniques et pourra, sans encourir aucun risque ni Âaucune pĂ©nalitĂ©, mettre fin Ă sa grossesse. Et ces femmes, ce ne sont pas nĂ©cessairement les plus immorales ou les plus Âinconscientes. Elles sont chaque annĂ©e. Ce sont celles que nous cĂ´toyons chaque jour et dont nous ignorons la plupart du temps la dĂ©tresse et les Ă ce dĂ©sordre qu’il faut mettre fin. C’est cette injustice qu’il convient de faire cesser."Lire aussi VIDEOS. Simone Veil racontĂ©e en six discours2004 Simone Veil s’exprime Ă Berlin sur AuschwitzLe 27 janvier 2004, jour anniversaire de la libĂ©ration du camp d’Auschwitz, Simone Veil prend la parole devant les dĂ©putĂ©s du Bundestag, Ă Berlin.Sipa"Le 27 janvier 1945, quand les premiers soldats soviĂ©tiques Âentrèrent dans le camp Âd’Auschwitz, ils n’y trouvèrent, incrĂ©dules et terrifiĂ©s, que quelques milliers de malades et de mourants qui avaient, par miracle, Ă©chappĂ© aux nazis. Quelques jours auparavant les dizaines de milliers de dĂ©tenus d’Auschwitz encore Âvivants que nous Ă©tions avaient Ă©tĂ© contraints, entraĂ®nĂ©s de force et sous la menace, de se rassembler et de prendre la route dans cette “marche de la mort”.Contrairement Ă la libĂ©ration de Paris […], la libĂ©ration des camps n’eut rien de festif. Pour les armĂ©es et les peuples en guerre, ce ne fut, sur le moment, pas mĂŞme un camp libĂ©rĂ©, cela voulait dire que les chambres Ă gaz ne tournaient plus, que les trains n’arrivaient plus, que les ordres implacables s’étaient enfin tus. La machine infernale s’arrĂŞtait, elle qui avait tournĂ© Ă plein rĂ©gime les derniers mois, avec une cadence implacable ; d’autant plus implacable que les nazis, sentant tourner le vent de la guerre, voulaient parachever leur grande Ĺ“uvre d’anĂ©antissement du peuple juif avant que la dĂ©faite de leur armĂ©e ne les en empĂŞche. Le camp cessait donc de fonctionner. Pour les milliers de dĂ©portĂ©s encore en vie, le risque vital paraissait avons eu alors l’espoir, compte tenu de l’avancĂ©e rapide de l’ArmĂ©e rouge, d’être très vite libĂ©rĂ©s, Ă moins que les SS n’aient le temps de nous exterminer fait, après avoir marchĂ© pendant plusieurs jours dans le froid et la neige, emmenĂ©s dans des Âwagons Ă ciel ouvert vers des camps Ă l’ouest – Dora, ÂMauthausen, ÂBuchenwald, ÂBergen-Belsen –, nombreux furent ceux qui moururent, en chemin, d’épuisement ou sous les dernières balles des SS. Notre cauchemar Ă©tait loin d’être terminĂ©, il nous fallut attendre encore plusieurs mois pour ĂŞtre libĂ©rĂ©s. Entre-temps, l’épuisement, la faim et le typhus, les exĂ©cutions sommaires ont tuĂ© un grand nombre de ceux qui avaient miraculeusement survĂ©cu me souviens de l’arrivĂ©e des soldats anglais Ă Bergen-Belsen, c’est Ă peine si nous avons pu nous en rĂ©jouir. La libĂ©ration venait trop tard, nous avions le sentiment d’avoir perdu toute humanitĂ© et toute envie de les rares rescapĂ©s, nous n’avions plus de famille, plus de parents, plus de foyer. Seuls, nous l’étions, d’autant plus que ce que nous avions vĂ©cu, personne ne voulait le savoir. Ce que nous avions vu, personne ne voulait l’entendre. Ce que nous avions Ă raconter, personne ne voulait en partager le fardeau. Nous ne devions pas vivre la suprĂ©matie nazie Ă©tait tellement Ă©crasante que nous avions intĂ©riorisĂ© jusqu’à l’inĂ©luctabilitĂ© de notre condamnation Ă mort. Nous, les rescapĂ©s, nous, les tĂ©moins, Ân’avions survĂ©cu que pour ĂŞtre rendus au silence. “Qu’ils vivent, soit, mais qu’ils se taisent”, semblait nous dire le monde hors du camp."2006 Son discours sur l’Europe Ă AmsterdamC’est en Ă©voquant la folie nazie et la Shoah que Simone Veil parlait le mieux de l’Europe. Ainsi Ă Amsterdam le 26 juillet 2006, veille de la JournĂ©e de la mĂ©moire de l’Holocauste.Reuters"Pendant la Seconde Guerre mondiale, toute l’Europe avait sombrĂ©, entraĂ®nĂ©e par le nazisme. L’idĂ©e mĂŞme du rapprochement entre les EuropĂ©ens Ă©tait fondĂ©e sur la conviction que nous ne nous relèverions qu’ensemble, en prenant appui les uns sur les autres. Il n’y avait lĂ ni naĂŻvetĂ© lĂ©nifiante, ni intention d’exonĂ©rer les États de leur responsabilitĂ©. Ce n’était pas de pardon qu’il s’agissait, ni d’oubli, mais d’une rĂ©conciliation Âlucide et courageuse, aussi utopique qu’elle Ă©tait rĂ©aliste, d’autant plus nĂ©cessaire qu’elle se savait surgir du plus profond dĂ©sespoir. Il fallait briser l’engrenage la rĂ©conciliation entre les peuples europĂ©ens serait le pivot de la construction d’une Europe pacifiĂ©e. Il fallait faire un pari, et s’y tenir malgrĂ© les obstacles. Construire des ponts, tisser des liens, bâtir un cadre dans lequel les passions de haine seraient neutralisĂ©es. Prendre nos souffrances, nos Ă©preuves, nos blessures comme socle d’une nouvelle entreprise commune. L’amitiĂ© viendrait plus tard. Tel Ă©tait le pari, lucide et acharnĂ©, de la construction europĂ©enne que, comme d’autres, j’envisageais.[…] Tirant les leçons des ÂexpĂ©riences totalitaires du passĂ©, l’Europe se doit d’offrir Ă tous ses citoyens le plus de libertĂ© possible dans un souci de coexistence solidaire et pacifiĂ©e, en multipliant les Ă©changes, dans tous les domaines. Comme l’ont rappelĂ© rĂ©cemment les conditions posĂ©es Ă l’adhĂ©sion des nouveaux pays entrants, les droits des minoritĂ©s nationales doivent ĂŞtre respectĂ©s, la libertĂ© religieuse et la libertĂ© d’opinion garanties, pour prĂ©venir les Âmenaces de conflits dĂ©mocratie repose sur la confiance dans les individus Âcitoyens dĂ©cidant ensemblede leur avenir commun, Ă partir de Âvaleurs partagĂ©es. ÂCourage Âcivique, tolĂ©rance, respect de l’autre, ces Âvaleurs de l’Europe sont celles que l’histoire du nazisme a montrĂ©es comme les plus nĂ©cessaires aux heures les plus sombres. Ce sont elles qui, dans les cĹ“urs et les Âesprits, dans les gestes et les actes de quelques-uns, ont sauvĂ© Âl’honneur quand des nations entières sombraient."2010 le discours de Jean d’Ormesson qui accueille Simone Veil Ă l’AcadĂ©mie françaiseLe 18 mars 2010, Simone Veil fait son entrĂ©e Ă l’AcadĂ©mie française. C’est Jean d’Ormesson qui est chargĂ© de prononcer le discours de rĂ©ception, vibrant comme il se doit.Sipa"Il paraĂ®t, Madame, que vous avez un caractère difficile. Difficile ! Je pense bien. On ne sort pas de la Shoah avec le sourire aux lèvres. Avec votre teint de lys, vos longs cheveux, vos yeux verts qui viraient dĂ©jĂ parfois au noir, vous Ă©tiez une jeune fille, non seulement très belle mais très douce et peut-ĂŞtre plutĂ´t rĂŞveuse. Une armĂ©e de bourreaux, les crimes du national-socialisme et survivants sur juifs français dĂ©portĂ©s vous ont contrainte Ă vous durcir pour essayer de sauver votre mère et votre sĹ“ur, pour ne pas pĂ©rir vous-mĂŞme. ÂPermettez-moi de vous le dire avec simplicitĂ© pour quelqu’un qui a traversĂ© vivante le feu de l’enfer et qui a Ă©tĂ© bien obligĂ©e de perdre beaucoup de ses illusions, vous me paraissez très peu cynique, très tendre et mĂŞme enjouĂ©e et très gaie.[…] Je m’interroge sur les sentiments que vous portent les Français. Vous avez Ă©tĂ© abreuvĂ©e d’insultes par une minoritĂ©, et une large majoritĂ© voue une sorte de culte Ă l’icĂ´ne que vous ĂŞtes première rĂ©ponse Ă la question posĂ©e par une popularitĂ© si constante et si exceptionnelle est liĂ©e Ă votre attitude face au malheur. Vous avez dominĂ© ce malheur avec une fermetĂ© d’âme exemplaire. Ce que vous ĂŞtes d’abord, c’est courageuse – et les Français aiment le avez des convictions, mais elles ne sont jamais partisanes. Vous les dĂ©fendez avec force. Mais vous ĂŞtes loyale envers vos adversaires comme vous ĂŞtes loyale envers vos amis. Vous ĂŞtes un modèle d’indĂ©pendance. Plus d’une fois, vous trouvez le courage de vous opposer Ă ceux qui vous sont proches et de prendre, parce que vous pensez qu’ils n’ont pas toujours tort, le parti de ceux qui sont plus Ă©loignĂ©s de vous. C’est aussi pour cette raison que les Français vous une rigueur Ă toute Ă©preuve, vous ĂŞtes, en vĂ©ritĂ©, une Ă©ternelle rebelle. Vous ĂŞtes fĂ©ministe, vous dĂ©fendez la cause des femmes avec une fermetĂ© implacable, mais vous n’adhĂ©rez pas aux thèses de celles qui, Ă l’image de Simone de Beauvoir, nient les diffĂ©rences entre les sexes. Vous ĂŞtes du cĂ´tĂ© des plus faibles, mais vous refusez toute victimisation. Quand on vous propose la LĂ©gion d’honneur au titre d’ancienne dĂ©portĂ©e, vous dĂ©clarez avec calme et avec beaucoup d’audace qu’il ne suffit pas d’avoir Ă©tĂ© malheureuse dans un camp pour mĂ©riter d’être clĂ© de votre popularitĂ©, il faut peut-ĂŞtre la chercher, en fin de compte, dans votre capacitĂ© Ă emporter l’adhĂ©sion des Français. Cette adhĂ©sion ne repose pas pour vous sur je ne sais quel consensus mĂ©diocre et boiteux entre les innombrables opinions qui ne cessent de diviser notre vieux pays. Elle repose sur des principes que vous affirmez, envers et contre tous, sans jamais hausser le ton, et qui finissent par convaincre. Disons-le sans affectation au cĹ“ur de la vie politique, vous offrez une image rĂ©publicaine et y a en vous comme un secret vous ĂŞtes la tradition mĂŞme et la modernitĂ© incarnĂ©e. Je vous regarde, Madame vous me faites penser Ă ces grandes dames d’autrefois dont la dignitĂ© et l’allure imposaient le respect. Et puis, je considère votre parcours et je vous vois comme une de ces figures de proue en avance sur l’Histoire." 2010 les MĂ©moires d’Antoine VeilEn novembre 2010, Antoine Veil publie "Salut". Dans ses MĂ©moires, il raconte sa complicitĂ© avec Simone et sa vie de "mari de..."Sipa"Au printemps 1974, ValĂ©ry Giscard d’Estaing, Ă©lu PrĂ©sident de la RĂ©publique, lui confiait […] le porte -feuille de la santĂ© dans le gouvernement de Jacques Chirac. Quelques mois plus tard, le dĂ©bat parlementaire sur l’interruption volontaire de grossesse allait l’installer de manière irrĂ©versible au firmament de la popularitĂ©. Alors que, depuis près de trente ans, Simone avait Ă©tĂ©, au moins "en sociĂ©tĂ©", comme on dit, en tous cas en dehors des heures de bureau, la "femme d’Antoine", voilĂ que, sans coup fĂ©rir, je suis dĂ©finitivement devenu le "mari de Simone".A y bien rĂ©flĂ©chir, trois, bientĂ´t quatre dĂ©cennies plus tard, il m’arrive de penser que j’aurais sans doute pu vivre moins sereinement cette authentique rĂ©volution matrimoniale, Ă l’époque, on en conviendra, tout Ă fait exceptionnelle. Je n’ai pas gardĂ© en mĂ©moire le sentiment d’avoir Ă©tĂ©, dans l’immĂ©diat, bouleversĂ© par l’évĂ©nement. Je n’ai pas eu l’impression d’être l’Edmund Hillary de la Chirac a-t-il jamais rĂ©alisĂ©, quant Ă lui, Ă quel point il avait, en proposant Ă ValĂ©ry Giscard d’Estaing d’embarquer Simone dans son gouvernement, je ne dirai pas bouleversĂ© mon existence, mais plutĂ´t modifiĂ© la perception extĂ©rieure d’un couple jusque-lĂ banal? Quoi qu’il en soit, je n’ai pas le souvenir de lui avoir tenu rigueur de cette redistribution des rĂ´les. D’abord, l’évĂ©nement, au fond sans rĂ©ellement me surprendre, me fascinait. J’admirais le naturel et la maĂ®trise avec lesquels Simone Ă©pousait son nouveau Ă©pisodes, les uns lourds de sens, les autres plus futiles, se sont gravĂ©s dans la lĂ©gende familiale. Le dĂ©bat sur la lĂ©galisation de l’avortement m’a surpris par sa violence. […] Les graffitis accolant Ă notre nom le sigle des SS ont Ă©tĂ© difficiles Ă dĂ©mĂŞlĂ©s de Simone avec les services du protocole Ă©taient plus cocasses. Ma femme vivait mal le fait que, dans les dĂ®ners officiels, si elle-mĂŞme Ă©tait logĂ©e Ă son rang protocolaire, ma place Ă table n’était pas celle qui m’eut Ă©tĂ© assignĂ©e si, conformĂ©ment Ă la jurisprudence usuelle, son conjoint eut Ă©tĂ© de sexe fĂ©minin. Elle considĂ©rait comme discriminatoire que je sois relĂ©guĂ© dans le troupeau des "hommes d’affaires". Ce bras de fer, que je trouvais plutĂ´t comique, dura suffisamment longtemps pour que le PrĂ©sident Giscard d’Estaing s’en inquiète un jour en me demandant si l’"affaire Ă©tait rĂ©glĂ©e". Je le rassurais en ajoutant que je lui souhaitais de ne pas ĂŞtre confrontĂ© Ă de plus graves difficultĂ©s. Dans les mĂŞmes circonstances officielles, il m’arrivait d’entendre l’huissier introduisant les personnalitĂ©s claironner "Madame Le Ministre de la SantĂ©", puis "Monsieur Simone Veil"."Ilrestera de toi Il restera de toi ce que tu as donnĂ©. Au lieu de le garder dans des coffres rouillĂ©s. Il restera de toi de ton jardin secret, Une fleur oubliĂ©e qui ne s'est pas fanĂ©e. Ce