Icivous trouvez la solution exacte Ă Roche Ă Fleur D'eau Qui Menace Le Bateau pour continuer dans le paquet CodyCross Inventions Groupe 58 Grille 4. Solution pour Roche Ă Fleur D'eau Qui Menace Le Bateau. ECUEIL. PrĂ©cĂ©dent. Suivant . Solutions du mĂȘme Grille. Surnom Du Fils De NapolĂ©on Ier Personnage FĂ©tiche De Zep Long BĂąton Pour Tenir Le
Lâenvahissement du bateau par lâeau est une avarie grave aux consĂ©quences souvent dĂ©sastreuses pour la stabilitĂ© du navire, sa flottabilitĂ©, le fonctionnement du moteur⊠Les causes sont trĂšs diverses vague dĂ©ferlante par mer de lâarriĂšre, paquets de mer par des hublots non fermĂ©s, trou dans la coque, rupture de lâĂ©tanchĂ©itĂ© des passe-coques du loch, du sondeur, des vannes, remontĂ©e dâeau par les Ă©vacuations de lâĂ©vier ou des WC... Il ne faut jamais nĂ©gliger une voie dâeau. PlacĂ©e Ă 30 cm sous la flottaison, une vanne dâĂ©vacuation des toilettes de 50 mm de diamĂštre a un dĂ©bit de 120 litres par minute. PRĂVENIR LES VOIES D'EAU Assurer une veille permanente pour Ă©viter les risques dâabordage, de collision et dâĂ©chouage violent. Arrimer les objets lourds avec des sandows ou des sangles. Fermer les hublots et les capots de pont Ă la mer. Renforcer leurs systĂšmes de fermeture avec des tapes en bois par mauvais temps. Ne tolĂ©rer pas dâeau dans les fonds en utilisant des pompes de cales. Boucher les infiltrations. ContrĂŽler lâĂ©tat de tous les tuyaux et colliers. Entretenir le presse-Ă©toupe. Poser des crĂ©pines Ă lâextrĂ©mitĂ© des tuyaux dâaspiration des pompes. Entretenir les pompes, vĂ©rifier leur bon fonctionnement rĂ©guliĂšrement. PrĂ©voir des accĂšs faciles derriĂšre les cloisons. Fermer les vannes qui ne sont pas en service. Accrocher une pinoche en bois Ă cĂŽtĂ© de chaque passe coque et vanne, dâun diamĂštre adaptĂ©. Positionner la batterie dâalimentation de la VHF trĂšs au-dessus de la ligne de flottaison pour Ă©viter quâelle ne soit noyĂ©e, cela vous permettra de donner lâalerte si besoin est. LUTTER CONTRE LES VOIES D'EAU La voie dâeau nĂ©cessite la mise en Ćuvre de moyens dâĂ©puisement puissants seaux, pompes Ă fort dĂ©bit. Lancer toutes les pompes du bord pour Ă©vacuer le maximum dâeau. Lancer le moteur pour pouvoir utiliser la pompe de cale. Localiser la voie dâeau. GoĂ»ter lâeau douce câest un rĂ©servoir crevĂ©, une accumulation dâeau de condensation ou de pluie chaude une durite du circuit de refroidissement du moteur est percĂ©e salĂ©e la mer entre dans le bateau. Remonter la fuite en la suivant Ă la main. VĂ©rifier chaque vanne, tuyaux et passe coque. Aveugler la voie dâeau par lâintĂ©rieur avec tout ce que vous avez sous la main paillet, pinoche, coussin, matelas. Poser une planche dessus pour assurer la rigiditĂ© de lâensemble. Colmater la brĂšche par lâextĂ©rieur en utilisant une voile ou un prĂ©lart. Boucher le trou si cela est possible avec un matĂ©riau polymĂ©risant pour limiter la voie dâeau le temps de rallier le port le plus proche. Pour lutter contre une voie d'eau, il existe une solution nouvelle, facile et rapide Ă mettre en place le systĂšme d'obturation AIRBOB, Ă retrouver sur notre site Orangemarine. JE M'ĂQUIPE CONTRE LES VOIES D'EAU
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SUR LâEAU 6 avril. Je dormais profondĂ©ment quand mon patron Bernard jeta du sable dans ma fenĂȘtre. Je lâouvris et je reçus sur le visage, dans la poitrine et jusque dans lâĂąme, le souffle froid et dĂ©licieux de la nuit. Le ciel Ă©tait limpide et bleuĂątre, rendu vivant par le frĂ©missement de feu des Ă©toiles. Le matelot, debout au pied du mur, disait â Beau temps, monsieur. â Quel vent ? â Vent de terre. â Câest bien, jâarrive. Une demi-heure plus tard, je descendais la cĂŽte Ă grands pas. Lâhorizon commençait Ă pĂąlir et je regardais au loin, derriĂšre la baie des Anges, les lumiĂšres de Nice, puis plus loin encore, le phare tournant de Villefranche. Devant moi Antibes apparaissait vaguement dans lâombre Ă©claircie, avec ses deux tours debout sur la ville bĂątie en cĂŽne et quâenferment encore les vieux murs de Vauban. Dans les rues, quelques chiens et quelques hommes, des ouvriers qui se lĂšvent. Dans le port, rien que le trĂšs lĂ©ger bercement des tartanes le long du quai et lâinsensible clapot de lâeau qui remue Ă peine. Parfois un bruit dâamarre qui se raidit ou le frĂŽlement dâune barque le long dâune coque. Les bateaux, les pierres, la mer elle-mĂȘme semblent dormir sous le firmament poudrĂ© dâor et sous lâĆil du petit phare qui, debout sur la jetĂ©e, veille sur son petit port. LĂ -bas, en face du chantier du constructeur Ardouin, jâaperçus une lueur, je sentis un mouvement, jâentendis des voix. On mâattendait. Le Bel-Ami Ă©tait prĂȘt Ă partir. Je descendis dans le salon quâĂ©clairaient les deux bougies suspendues et balancĂ©es comme des boussoles, au pied des canapĂ©s qui servent de lits, la nuit venue ; jâendossai le veston de mer en peau de bĂȘte, je me coiffai dâune chaude casquette, puis je remontai sur le pont. DĂ©jĂ les amarres de poste avaient Ă©tĂ© larguĂ©es, et les deux hommes, halant sur la chaĂźne, amenaient le yacht Ă pic sur son ancre. Puis ils hissĂšrent la grande voile, qui sâĂ©leva lentement avec une plainte monotone des poulies et de la mĂąture. Elle montait large et pĂąle dans la nuit, cachant le ciel et les astres, agitĂ©e dĂ©jĂ par les souffles du vent. Il nous arrivait sec et froid de la montagne invisible encore quâon sentait chargĂ©e de neige. Il Ă©tait trĂšs faible, Ă peine Ă©veillĂ©, indĂ©cis et intermittent. Maintenant, les hommes embarquaient lâancre, je pris la barre ; et le bateau, pareil Ă un grand fantĂŽme, glissa sur lâeau tranquille. Pour sortir du port, il nous fallait louvoyer entre les tartanes et les goĂ©lettes ensommeillĂ©es. Nous allions dâun quai Ă lâautre, doucement, traĂźnant notre canot court et rond qui nous suivait comme un petit, Ă peine sorti de lâĆuf, suit un cygne. DĂšs que nous fĂ»mes dans la passe, entre la jetĂ©e et le fort carrĂ©, le yacht, plus ardent, accĂ©lĂ©ra sa marche et sembla sâanimer comme si une gaietĂ© fĂ»t entrĂ©e en lui. Il dansait sur les vagues lĂ©gĂšres, innombrables et basses, sillons mouvants dâune plaine illimitĂ©e. Il sentait la vie de la mer en sortant de lâeau morte du port. Il nây avait pas de houle, je mâengageai entre les murs de la ville et la bouĂ©e le Cinq-Cents francs qui indique le grand passage, puis laissant arriver vent arriĂšre, je fis route pour doubler le cap. Le jour naissait, les Ă©toiles sâĂ©teignaient, le phare de Villefranche ferma pour la derniĂšre fois son Ćil tournant, et jâaperçus dans le ciel lointain, au-dessus de Nice, encore invisible, des lueurs bizarres et roses, câĂ©taient les glaciers des Alpes dont lâaurore allumait les cimes. Je remis la barre Ă Bernard pour regarder se lever le soleil. La brise, plus fraĂźche, nous faisait courir sur lâonde frĂ©missante et violette. Une cloche se mit Ă sonner, jetant au vent les trois coups rapides de lâAngĂ©lus. Pourquoi le son des cloches semble-t-il plus alerte au jour levant et plus lourd Ă la nuit tombante ? Jâaime cette heure froide et lĂ©gĂšre du matin, lorsque lâhomme dort encore et que sâĂ©veille la terre. Lâair est plein de frissons mystĂ©rieux que ne connaissent point les attardĂ©s du lit. On aspire, on boit, on voit la vie qui renaĂźt, la vie matĂ©rielle du monde, la vie qui parcourt les astres et dont le secret est notre immense tourment. Raymond disait â Nous aurons vent dâest tantĂŽt. Bernard rĂ©pondit â Je croirais plutĂŽt Ă un vent dâouest. Bernard, le patron, est maigre, souple, remarquablement propre, soigneux et prudent. Barbu jusquâaux yeux, il a le regard bon et la voix bonne. Câest un dĂ©vouĂ© et un franc. Mais tout lâinquiĂšte en mer, la houle rencontrĂ©e soudain et qui annonce de la brise au large, le nuage allongĂ© sur lâEsterel, qui rĂ©vĂšle du mistral dans lâouest, et mĂȘme le baromĂštre qui monte, car il peut indiquer une bourrasque de lâEst. Excellent marin dâailleurs, il surveille tout sans cesse et pousse la propretĂ© jusquâĂ frotter les cuivres dĂšs quâune goutte dâeau les atteint. Raymond, son beau-frĂšre, est un fort gars, brun et moustachu, infatigable, et hardi, aussi franc et dĂ©vouĂ© que lâautre, mais moins mobile et nerveux, plus calme, plus rĂ©signĂ© aux surprises et aux traĂźtrises de la mer. Bernard, Raymond et le baromĂštre sont parfois en contradiction et me jouent une amusante comĂ©die Ă trois personnages, dont un muet, le mieux renseignĂ©. â Sacristi, monsieur, nous marchons bien, disait Bernard. Nous avons passĂ©, en effet, le golfe de la Salis, franchi la Garoupe, et nous approchons du cap Gros, roche plate et basse allongĂ©e au ras des flots. Maintenant, toute la chaĂźne des Alpes apparaĂźt, vague monstrueuse qui menace la mer, vague de granit couronnĂ©e de neige dont tous les sommets pointus semblent des jaillissements dâĂ©cume immobile et figĂ©e. Et le soleil se lĂšve derriĂšre ces glaces, sur qui sa lumiĂšre tombe en coulĂ©e dâargent. Mais voilĂ que, doublant le cap dâAntibes, nous dĂ©couvrons les Ăźles de LĂ©rins, et loin par derriĂšre, la chaĂźne tourmentĂ©e de lâEsterel. LâEsterel est le dĂ©cor de Cannes, charmante montagne de keepsake, bleuĂątre et dĂ©coupĂ©e Ă©lĂ©gamment, avec une fantaisie coquette et pourtant artiste, peinte Ă lâaquarelle sur un ciel théùtral par un crĂ©ateur complaisant pour servir de modĂšle aux Anglaises paysagistes et de sujet dâadmiration aux altesses phtisiques ou dĂ©sĆuvrĂ©es. Ă chaque heure du jour, lâEsterel change dâeffet et charme les yeux du high life. La chaĂźne des monts correctement et nettement dessinĂ©e se dĂ©coupe au matin sur le ciel bleu, dâun bleu tendre et pur, dâun bleu pourpre et joli, dâun bleu idĂ©al de plage mĂ©ridionale. Mais le soir, les flancs boisĂ©s des cĂŽtes sâassombrissent et plaquent une tache noire sur un ciel de feu, sur un ciel invraisemblablement dramatique et rouge. Je nâai jamais vu nulle part ces couchers de soleil de fĂ©erie, ces incendies de lâhorizon tout entier, ces explosions de nuages, cette mise en scĂšne habile et superbe, ce renouvellement quotidien dâeffets excessifs et magnifiques qui forcent lâadmiration et feraient un peu sourire sâils Ă©taient peints par des hommes. Les Ăźles de LĂ©rins, qui ferment Ă lâest le golfe de Cannes et le sĂ©parent du golfe Juan, semblent elles-mĂȘmes deux Ăźles dâopĂ©rette placĂ©es lĂ pour le plus grand plaisir des hivernants et des malades. De la pleine mer, oĂč nous sommes Ă prĂ©sent, elles ressemblent Ă deux jardins dâun vert sombre poussĂ©s dans lâeau. Au large Ă lâextrĂ©mitĂ© de Saint-Honorat, sâĂ©lĂšve, le pied dans les flots, une ruine toute romantique, vrai chĂąteau de Walter Scott, toujours battue par les vagues, et oĂč les moines autrefois se dĂ©fendirent contre les Sarrazins, car Saint-Honorat appartint toujours Ă des moines, sauf pendant la RĂ©volution. LâĂźle fut achetĂ©e par une actrice des Français. ChĂąteau fort, religieux batailleurs, aujourdâhui trappistes gras, souriants et quĂȘteurs, jolie cabotine venant sans doute cacher ses amours dans cet Ăźlot couvert de pins et de fourrĂ©s et entourĂ© dâun collier de rochers charmants, tout jusquâĂ ces noms Ă la Florian LĂ©rins, Saint-Honorat, Sainte-Marguerite », tout est aimable, coquet, romanesque, poĂ©tique et un peu fade sur ce dĂ©licieux rivage de Cannes. Pour faire pendant Ă lâantique manoir crĂ©nelĂ©, svelte et dressĂ© Ă lâextrĂ©mitĂ© de Saint-Honorat, vers la pleine mer, Sainte-Marguerite est terminĂ©e vers la terre par la forteresse cĂ©lĂšbre oĂč furent enfermĂ©s le Masque de fer et Bazaine. Une passe dâun mille environ sâĂ©tend entre la pointe de la Croisette et ce chĂąteau, qui a lâaspect dâune vieille maison Ă©crasĂ©e, sans rien dâaltier et de majestueux. Il semble accroupi, lourd et sournois, vraie souriciĂšre Ă prisonniers. Jâaperçois maintenant les trois golfes. Devant moi, au-delĂ des Ăźles, celui de Cannes, plus prĂšs, le golfe Juan, et derriĂšre moi la baie des Anges, dominĂ©e par les Alpes et les sommets neigeux. Plus loin les cĂŽtes se dĂ©roulent bien au-delĂ de la frontiĂšre italienne, et je dĂ©couvre avec ma lunette, la blanche Bordighera au bout dâun cap. Et partout, le long de ce rivage dĂ©mesurĂ©, les villes au bord de lâeau, les villages accrochĂ©s plus haut au flanc des monts, les innombrables villas semĂ©es dans la verdure ont lâair dâĆufs blancs pondus sur les sables, pondus sur les rocs, pondus dans les forĂȘts de pins par des oiseaux monstrueux venus pendant la nuit du pays des neiges quâon aperçoit lĂ -haut. Sur le cap dâAntibes, longue excroissance de terre, jardin prodigieux jetĂ© entre deux mers oĂč poussent les plus belles fleurs de lâEurope, nous voyons encore des villas, et tout Ă la pointe Eilen-Roc, ravissante et fantaisiste habitation quâon vient visiter de Nice et de Cannes. La brise tombe, le yacht ne marche plus quâĂ peine. AprĂšs le courant dâair de terre qui rĂšgne pendant la nuit, nous attendons et espĂ©rons le courant dâair de la mer, qui sera le bien reçu, dâoĂč quâil vienne. Bernard tient toujours pour lâouest, Raymond pour lâest, le baromĂštre est immobile un peu au-dessous de 76. Maintenant le soleil rayonne, non de la terre, rend Ă©tincelants les murs des maisons, qui, de loin, ont lâair aussi de neige Ă©parpillĂ©e, et jette sur la mer un clair vernis lumineux et bleutĂ©. Peu Ă peu, profitant des moindres souffles, de ces caresses de lâair quâon sent Ă peine sur la peau et qui cependant font glisser sur lâeau plate les yachts sensibles et bien voilĂ©s, nous dĂ©passons la derniĂšre pointe du cap et nous dĂ©couvrons tout entier le golfe Juan, avec lâescadre au milieu. De loin, les cuirassĂ©s ont lâair de rocs, dâĂźlots, dâĂ©cueils couverts dâarbres morts. La fumĂ©e dâun train court sur la rive allant de Cannes Ă Juan-les-Pins qui sera peut-ĂȘtre, plus tard, la plus jolie station de toute la cĂŽte. Trois tartanes avec leurs voiles latines, dont une est rouge et les deux autres blanches, sont arrĂȘtĂ©es dans le passage entre Sainte-Marguerite et la terre. Câest le calme, le calme doux et chaud dâun matin de printemps dans le midi ; et dĂ©jĂ , il me semble que jâai quittĂ© depuis des semaines, depuis des mois, depuis des annĂ©es les gens qui parlent et qui sâagitent ; je sens entrer en moi lâivresse dâĂȘtre seul, lâivresse douce du repos que rien ne troublera, ni la lettre blanche, ni la dĂ©pĂȘche bleue, ni le timbre de ma porte, ni lâaboiement de mon chien. On ne peut mâappeler, mâinviter, mâemmener, mâopprimer avec des sourires, me harceler de politesses. Je suis seul, vraiment seul, vraiment libre. Elle court, la fumĂ©e du train sur le rivage ! Moi je flotte dans un logis ailĂ© qui se balance, joli comme un oiseau, petit comme un nid, plus doux quâun hamac et qui erre sur lâeau, au grĂ© du vent, sans tenir Ă rien. Jâai pour me servir et me promener deux matelots qui mâobĂ©issent, quelques livres Ă lire et des vivres pour quinze jours. Quinze jours sans parler, quelle joie ! Je fermais les yeux sous la chaleur du soleil, savourant le repos profond de la mer, quand Bernard dit Ă mi-voix â Le brick a de lâair, lĂ -bas. LĂ -bas, en effet, trĂšs loin en face dâAgay, un brick vient vers nous. Je vois trĂšs bien avec la jumelle, ses voiles rondes pleines de vent. â Bah ! Câest le courant dâAgay, rĂ©pond Raymond, il fait calme sur le cap Roux. â Cause toujours, nous aurons du vent dâouest, rĂ©pond Bernard. Je me penche, pour regarder le baromĂštre dans le salon. Il a baissĂ© depuis une demi-heure. Je le dis Ă Bernard qui sourit et murmure â Il sent le vent dâouest, monsieur. Câest fait, ma curiositĂ© sâĂ©veille, cette curiositĂ© particuliĂšre aux voyageurs de la mer, qui fait quâon voit tout, quâon observe tout, quâon se passionne pour la moindre chose. Ma lunette ne quitte plus mes yeux, je regarde Ă lâhorizon la couleur de lâeau. Elle demeure toujours claire, vernie, luisante. Sâil y a du vent, il est loin encore. Quel personnage, le vent, pour les marins ! On en parle comme dâun homme, dâun souverain tout-puissant, tantĂŽt terrible, tantĂŽt bienveillant. Câest de lui quâon sâentretient le plus, le long des jours câest Ă lui quâon pense sans cesse, le long des jours et des nuits. Vous ne le connaissez point, gens de la terre ! Nous autres nous le connaissons plus que notre pĂšre ou que notre mĂšre, cet invisible, ce terrible, ce capricieux, ce sournois, ce traĂźtre, ce fĂ©roce. Nous lâaimons et nous le redoutons, nous savons ses malices et ses colĂšres que les signes du ciel et de la mer nous apprennent lentement Ă prĂ©voir. Il nous force Ă songer Ă lui Ă toute minute, Ă toute seconde, car la lutte entre lui et nous ne sâinterrompt jamais. Tout notre ĂȘtre est en Ă©veil pour cette bataille lâĆil qui cherche Ă surprendre dâinsaisissables apparences, la peau qui reçoit sa caresse ou son choc, lâesprit qui reconnaĂźt son humeur, prĂ©voit ses surprises, juge sâil est calme ou fantasque. Aucun ennemi, aucune femme ne nous donne autant que lui la sensation du combat, ne nous force Ă tant de prĂ©voyance, car il est le maĂźtre de la mer, celui quâon peut Ă©viter, utiliser ou fuir, mais quâon ne dompte jamais. Et dans lâĂąme du marin rĂšgne, comme chez les croyants, lâidĂ©e dâun Dieu irascible et formidable, la crainte mystĂ©rieuse, religieuse, infinie du vent, et le respect de sa puissance. â Le voilĂ , monsieur, me dit Bernard. LĂ -bas, tout lĂ -bas, au bout de lâhorizon une ligne dâun bleu noir sâallonge sur lâeau. Ce nâest rien, une nuance, une ombre imperceptible, câest lui. Maintenant nous lâattendons, immobiles, sous la chaleur du soleil. Je regarde lâheure, huit heures, et je dis â Bigre, il est tĂŽt, pour le vent dâouest. â Il soufflera dur, aprĂšs midi, rĂ©pond Bernard. Je lĂšve les yeux sur la voile plate, molle, morte. Son triangle Ă©clatant semble monter jusquâau ciel, car nous avons hissĂ© sur la misaine la grande flĂšche de beau temps dont la vergue dĂ©passe de deux mĂštres le sommet du mĂąt. Plus un mouvement on se croirait sur la terre. Le baromĂštre baisse toujours. Cependant la ligne sombre aperçue au loin sâapproche. LâĂ©clat mĂ©tallique de lâeau terni soudain se transforme en une teinte ardoisĂ©e. Le ciel est pur, sans nuage. Tout Ă coup autour de nous, sur la mer aussi nette quâune plaque dâacier, glissent de place en place, rapides, effacĂ©s aussitĂŽt quâapparus, des frissons presque imperceptibles, comme si on eĂ»t jetĂ© dedans mille pincĂ©e de sable menu. La voile frĂ©mit, mais Ă peine, puis le gui, lentement, se dĂ©place vers tribord. Un souffle maintenant me caresse la figure et les frĂ©missements de lâeau se multiplient autour de nous comme sâil y tombait une pluie continue de sable. Le cotre dĂ©jĂ recommence Ă marcher. Il glisse, tout droit, et un trĂšs lĂ©ger clapot sâĂ©veille le long des flancs. La barre se raidit dans ma main, la longue barre de cuivre qui semble sous le soleil une tige de feu, et la brise, de seconde en seconde, augmente. Il va falloir louvoyer ; mais quâimporte, le bateau monte bien au vent et le vent nous mĂšnera, sâil ne faiblit pas, de bordĂ©e en bordĂ©e, Ă Saint-RaphaĂ«l Ă la nuit tombante. Nous approchons de lâescadre dont les six cuirassĂ©s et les deux avisos tournent lentement sur leurs angles, prĂ©sentant leur proue Ă lâouest. Puis nous virons de bord pour le large, pour passer les Formigues que signale une tour, au milieu du golfe. Le vent franchit de plus en plus avec une surprenante rapiditĂ© et la vague se lĂšve courte et pressĂ©e. Le yacht sâincline portant toute sa toile et court suivi toujours du youyou dont lâamarre est tendue et qui va, le nez en lâair, le cul dans lâeau, entre deux bourrelets dâĂ©cume. En approchant de lâĂźle Saint-Honorat, nous passons auprĂšs dâun rocher nu, rouge, hĂ©rissĂ© comme un porc-Ă©pic, tellement rugueux, armĂ© de dents, de pointes et de griffes quâon peut Ă peine marcher dessus ; il faut poser le pied dans les creux, entre ses dĂ©fenses, et avancer avec prĂ©caution ; on le nomme Saint-FerrĂ©ol. Un peu de terre venue on ne sait dâoĂč sâest accumulĂ©e dans les trous et les fissures de la roche ; et lĂ dedans ont poussĂ© des sortes de lis et de charmants iris bleus, dont la graine semble tombĂ©e du ciel. Câest sur cet Ă©cueil bizarre, en pleine mer, que fut enseveli et cachĂ© pendant cinq ans le corps de Paganini. Lâaventure est digne de la vie de cet artiste gĂ©nial et macabre, quâon disait possĂ©dĂ© du diable, si Ă©trange dâallures, de corps, de visage, dont le talent surhumain et la maigreur prodigieuse firent un ĂȘtre de lĂ©gende, une espĂšce de personnage dâHoffmann. Comme il retournait Ă GĂȘnes, sa patrie, accompagnĂ© de son fils, qui, seul maintenant, pouvait lâentendre tant sa voix Ă©tait devenue faible, il mourut Ă Nice, du cholĂ©ra, le 27 mai 1840. Donc, son fils embarqua sur un navire le cadavre de son pĂšre et se dirigea vers lâItalie. Mais le clergĂ© gĂ©nois refusa de donner la sĂ©pulture Ă ce dĂ©moniaque. La cour de Rome, consultĂ©e, nâosa point accorder son autorisation. On allait cependant dĂ©barquer le corps, lorsque la municipalitĂ© sây opposa sous prĂ©texte que lâartiste Ă©tait mort du cholĂ©ra. GĂȘnes Ă©tait alors ravagĂ©e par une Ă©pidĂ©mie de ce mal, mais on argua que la prĂ©sence de ce nouveau cadavre pouvait aggraver le flĂ©au. Le fils de Paganini revint alors Ă Marseille, oĂč lâentrĂ©e du port lui fut interdite pour les mĂȘmes raisons. Puis, il se dirigea vers Cannes oĂč il ne put pĂ©nĂ©trer non plus. Il restait donc en mer, berçant sur la vague le cadavre du grand artiste bizarre que les hommes repoussaient de partout. Il ne savait plus que faire, oĂč aller, oĂč porter ce mort sacrĂ© pour lui, quand il vit cette roche nue de Saint-FerrĂ©ol au milieu des flots. Il y fit dĂ©barquer le cercueil qui fut enfoui au milieu de lâĂźlot. Câest seulement en 1845 quâil revint avec deux amis chercher les restes de son pĂšre pour les transporter Ă GĂȘnes, dans la villa Gajona. Nâaimerait-on pas mieux que lâextraordinaire violoniste fĂ»t demeurĂ© sur lâĂ©cueil hĂ©rissĂ© oĂč chante la vague dans les Ă©tranges dĂ©coupures du roc ? Plus loin se dresse en pleine mer le chĂąteau de Saint-Honorat que nous avons aperçu en doublant le cap dâAntibes, et plus loin encore une ligne dâĂ©cueils terminĂ©e par une tour Les Moines. Ils sont Ă prĂ©sent tout blancs, Ă©cumeux et bruyants. Câest lĂ un des points les plus dangereux de la cĂŽte pendant la nuit, car aucun feu ne le signale et les naufrages y sont assez frĂ©quents. Une rafale brusque nous penche Ă faire monter lâeau sur le pont, et je commande dâamener la flĂšche que le cotre ne peut plus porter sans sâexposer Ă casser le mĂąt. La lame se creuse, sâespace et moutonne, et le vent siffle, rageur, par bourrasque, un vent de menace qui crie prenez garde ». â Nous serons obligĂ©s dâaller coucher Ă Cannes, dit Bernard. Au bout dâune demi-heure, en effet, il fallut amener le grand foc et le remplacer par le second en prenant un ris dans la voile ; puis, un quart dâheure plus tard, nous prenions un second ris. Alors je me dĂ©cidai Ă gagner le port de Cannes, port dangereux que rien nâabrite, rade ouverte Ă la mer du sud-ouest qui y met tous les navires en danger. Quand on songe aux sommes considĂ©rables quâamĂšneraient dans cette ville les grands yachts Ă©trangers, sâils y trouvaient un abri sĂ»r, on comprend combien est puissante lâindolence des gens du midi qui nâont pu encore obtenir de lâĂtat ce travail indispensable. Ă dix heures, nous jetons lâancre en face du vapeur le Cannois, et je descends Ă terre, dĂ©solĂ© de ce voyage interrompu. Toute la rade est blanche dâĂ©cume.
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