La loi du 31 juillet 2014 relative Ă lâĂ©conomie sociale et solidaire, dite loi Hamon[1] a créé, Ă la charge de lâemployeur, un nouveau dispositif dâinformation des salariĂ©s Ă lâoccasion de la cession de leur part, dans le but de favoriser la reprise de PME par les salariĂ©s, la loi Hamon a introduit un droit dâinformation prĂ©alable des salariĂ©s le DIPS, en cas de cession du fonds de commerce ou de la majoritĂ© des parts ou actions dâune part, afin de sensibiliser le personnel Ă la reprise de la sociĂ©tĂ© dans lâhypothĂšse oĂč elle ferait lâobjet dâun projet de cession, la loi impose aux sociĂ©tĂ©s de moins de 250 salariĂ©s dâinformer tous les trois ans le personnel sur les conditions juridiques de la reprise dâune entreprise par ces la suite, la loi du 6 aoĂ»t 2015 pour la croissance, lâactivitĂ© et lâĂ©galitĂ© des chances Ă©conomiques, dite loi Macron[2] est venue amender la loi Hamon en rĂ©duisant notamment son champ dâapplication et en modifiant la sanction qui y est dĂ©crets du 28 dĂ©cembre 2015 [3] et du 4 janvier 2016 [4] viennent apporter des prĂ©cisions sur ces Le droit dâinformation prĂ©alable des salariĂ©s en cas de cession dâun fonds de commerce ou dâune cession de titresLa loi Hamon a introduit un droit dâinformation prĂ©alable des salariĂ©s, applicable depuis le 1ernovembre 2014, en cas de cession dâun fonds de commerce ou de droits sociaux. Cette obligation sâimpose prĂ©alablement Ă la rĂ©alisation de tout projet de cession rĂ©pondant aux critĂšres prĂ©vus par la loi afin de permettre aux salariĂ©s de prĂ©senter une offre de dispositif initial prĂ©voyait que lâobligation dâinformation prĂ©alable Ă©tait limitĂ©e -aux entreprises nâayant pas lâobligation de mettre en place un CE moins de 50 salariĂ©s ainsi quâaux PME de moins de 250 salariĂ©s[5] ; et-aux cessions de fonds de commerce ou de participation reprĂ©sentant plus de 50% des titres dâune SARL ou dâune sociĂ©tĂ© par violation de cette obligation Ă©tait sanctionnĂ©e par la nullitĂ© de la cession que tout salariĂ© pouvait demander dans un dĂ©lai de prescription de deux mois Ă compter de la publication de la cession en cas de cession de fonds de commerce ou de la date Ă laquelle lâensemble des salariĂ©s en avaient Ă©tĂ© informĂ©s en cas de cession de droits sociaux. Cependant, saisi dâune question prioritaire de constitutionnalitĂ©, le Conseil constitutionnel a invalidĂ© la sanction prĂ©vue en cas de dĂ©faut dâinformation des salariĂ©s le 17 juillet 2015.[6]Les principales modifications apportĂ©es au DIPS par la loi Macron et le dĂ©cret dâapplication du 28 dĂ©cembre 2015 sont entrĂ©es en vigueur le 1er janvier 2016.âą La restriction du champ dâapplication du dispositif La loi Hamon avait ouvert le champ dâapplication du dispositif Ă tous les cas de cession », englobant ainsi la vente mais aussi la donation, la fiducie, lâapport, loi Macron a restreint le champ dâapplication du DIPS qui est dĂ©sormais applicable seulement en cas de vente » dâun fonds de commerce ou dâune participation majoritaire dâune SARL ou dâune sociĂ©tĂ© par actions.âą La modification de la sanction DĂ©sormais, en cas de non-respect du DIPS, la nullitĂ© de la vente nâest plus encourue. La juridiction saisie dâune action en responsabilitĂ© pourra uniquement prononcer, Ă la demande du ministĂšre public, une amende civile dâun montant maximum Ă©quivalent Ă 2% du montant du prix de vente.âą Fixation de la date de rĂ©ception de lâinformation en cas dâinformation par LRAR Ă la date de premiĂšre prĂ©sentation Lorsque lâinformation des salariĂ©s est effectuĂ©e au moyen dâune lettre recommandĂ©e avec avis de rĂ©ception, la date Ă laquelle lâinformation est rĂ©putĂ©e avoir Ă©tĂ© reçue est la date de la premiĂšre prĂ©sentation de la lettre, au lieu de la date de la remise de la lettre au destinataire comme prĂ©vu prĂ©cĂ©demment le salariĂ© aurait ainsi pu faire Ă©chec Ă la procĂ©dure dâinformation en ne se dĂ©plaçant pas pour rĂ©cupĂ©rer le courrier.âą Modification du point de dĂ©part du dĂ©lai dâinformation de deux mois prĂ©vu pour les entreprises nâayant pas de comitĂ© dâentreprise Dans les sociĂ©tĂ©s qui n'ont pas l'obligation de mettre en place un CE, les salariĂ©s doivent ĂȘtre informĂ©s du projet de vente au plus tard deux mois avant la vente, afin de permettre Ă un ou plusieurs salariĂ©s de prĂ©senter une offre d'achat de cette dĂ©lai de deux mois est dĂ©sormais apprĂ©ciĂ© au regard de la date de cession qui est entendue comme la date de conclusion du contrat de vente signing et non plus au regard de la date de transfert de propriĂ©tĂ© closing comme prĂ©vu initialement.[7]En pratique, cette modification a un impact sur le calendrier des opĂ©rations, puisque le DIPS devra ĂȘtre purgĂ© avant la signature du contrat de vente Ă lâexclusion de la possibilitĂ© de faire figurer la purge de ce droit comme une condition suspensive Ă rĂ©aliser entre le signing et le closing. En principe, le DIPS est purgĂ© grĂące Ă la signature de lettres de renonciation par lâensemble des salariĂ©s concernĂ©s avant la signature du contrat de vente, ou Ă dĂ©faut par lâexpiration du dĂ©lai des deux Lâobligation dâinformation triennale des salariĂ©s sur la reprise de leur entreprise La loi Hamon impose aux sociĂ©tĂ©s commerciales incluant donc notamment les SNC contrairement au DIPS de moins de 250 salariĂ©s[8] dâinformer tous les trois ans le personnel sur les conditions juridiques de la reprise dâune entreprise par les salariĂ©s, sur ses avantages et ses difficultĂ©s, ainsi que sur les dispositifs dâaide dont ils peuvent bĂ©nĂ©ficier. La finalitĂ© de lâobligation dâinformation triennale est de sensibiliser le personnel Ă la reprise de la sociĂ©tĂ© en cas de projet de cession de cette loi Macron prĂ©cise que lâinformation porte Ă©galement sur les orientations gĂ©nĂ©rales de lâentreprise relatives Ă la dĂ©tention de son capital, notamment sur le contexte et les conditions dâune cession de lâentreprise et, le cas Ă©chĂ©ant, sur le contexte et les conditions dâun changement capitalistique pĂ©riodique dâinformation est entrĂ©e en vigueur grĂące Ă la parution du dĂ©cret du 4 janvier 2016 qui dĂ©termine, dâune part le contenu des informations devant ĂȘtre fournies aux salariĂ©s par lâemployeur, et dâautre part, les modalitĂ©s de communication aux salariĂ©s.âą Le contenu des informations Ă communiquer par lâemployeur aux salariĂ©s au titre de lâinformation triennale 1° Les principales Ă©tapes d'un projet de reprise d'une sociĂ©tĂ©, en prĂ©cisant les avantages et les difficultĂ©s pour les salariĂ©s et pour le cĂ©dant ;2° Une liste d'organismes pouvant fournir un accompagnement, des conseils ou une formation en matiĂšre de reprise d'une sociĂ©tĂ© par les salariĂ©s ;3° Les Ă©lĂ©ments gĂ©nĂ©raux relatifs aux aspects juridiques de la reprise d'une sociĂ©tĂ© par les salariĂ©s, en prĂ©cisant les avantages et les difficultĂ©s pour les salariĂ©s et pour le cĂ©dant ;4° Les Ă©lĂ©ments gĂ©nĂ©raux en matiĂšre de dispositifs d'aide financiĂšre et d'accompagnement pour la reprise d'une sociĂ©tĂ© par les salariĂ©s ;5° Une information gĂ©nĂ©rale sur les principaux critĂšres de valorisation de la sociĂ©tĂ©, ainsi que sur la structure de son capital et son Ă©volution prĂ©visible ;6° Le cas Ă©chĂ©ant, une information gĂ©nĂ©rale sur le contexte et les conditions d'une opĂ©ration capitalistique concernant la sociĂ©tĂ© et ouverte aux salariĂ©s.âą Les modalitĂ©s de communication La prĂ©sentation de ces informations prend la forme Ă©crite ou orale. Lorsquâelle est faite oralement, elle est donnĂ©e par le reprĂ©sentant lĂ©gal de la sociĂ©tĂ© ou son dĂ©lĂ©gataire Ă lâoccasion dâune rĂ©union Ă laquelle les salariĂ©s doivent avoir Ă©tĂ© convoquĂ©s par tout moyen leur permettant d'en avoir peut donner aux salariĂ©s lâadresse Ă©lectronique dâun ou plusieurs sites internet comportant les informations en question, Ă lâexception des deux derniers points 5° critĂšres de valorisation de la sociĂ©tĂ© et 6° contexte et conditions dâune opĂ©ration capitalistique ouverte aux salariĂ©s pour lesquels une information spĂ©cifique est il convient de souligner que la loi Macron a prĂ©vu une exception au DIPS liĂ©e Ă lâobligation dâinformation triennale. Elle prĂ©voit que le DIPS nâest pas applicable Ă lâoccasion dâune opĂ©ration de vente de fonds de commerce ou de plus de 50% des parts dâune sociĂ©tĂ©, dĂšs lors quâau cours des douze mois qui prĂ©cĂšdent cette vente, celle-ci a dĂ©jĂ fait lâobjet dâune information dans le cadre du dispositif dâinformation pĂ©riodique.[1] Loi n°2014-856 du 31 juillet 2014.[2] Loi n°2015-990 du 6 aoĂ»t 2015.[3] DĂ©cret du 28 dĂ©cembre 2015, entrĂ© en vigueur le 1er janvier 2016.[4] DĂ©cret du 4 janvier 2016, entrĂ© en vigueur le 6 janvier 2016.[5] Pour ĂȘtre qualifiĂ©e de PME, la sociĂ©tĂ© de moins de 250 salariĂ©s doit en outre rĂ©aliser un chiffre dâaffaires annuel nâexcĂ©dant pas 50 M⏠ou un total de bilan nâexcĂ©dant pas 43 MâŹ.[6] Conseil Constitutionnel, 17 juillet 2015, n°2015-475 QPC.[7] Articles et du Code de commerce.[8] Cette obligation sâapplique Ă un plus grand nombre de sociĂ©tĂ©s que le DIPS dans la mesure oĂč les seuils en termes de chiffre dâaffaires et de total de bilan ne sâappliquent pas pour lâinformation triennale.
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